© Lorna Simpson
À l’occasion de cette première rétrospective en Europe, le Jeu de Paume présente trente années du travail de Lorna Simpson. Chez cette artiste afro-américaine née à Brooklyn (New York) en 1960, la synthèse de l’image et du texte est profonde et intime. Si l’on considérait Lorna Simpson en tant qu’écrivain, la composante textuelle de ses œuvres pourrait avoir une vie autonome comme poèmes en prose, nouvelles extrêmement brèves, ou fragments de scripts. Et pourtant, ses textes sont inséparables de ses images ; il y a entre les deux une dynamique à la fois fragile et énergique, qui les lie indéfectiblement.
© Lorna Simpson
Dans les années 1980 et 1990, le travail de Lorna Simpson est rendu célèbre par ses photographies et films qui bousculent les conventions autour du genre, de l’identité, de la culture et de la mémoire.
Dans l’ensemble de ses œuvres, l’artiste aborde la représentation complexe du corps noir, à travers différents médiums tandis que ses textes donnent une signification toujours ouverte à l’imagination du spectateur.
Dans ses derniers travaux, Lorna Simpson intègre des images d’archives qu’elle réinvente en se positionnant elle-même en tant que sujet. Comme l’artiste le souligne : “Le thème vers lequel je tends le plus souvent est le souvenir. Mais au-delà de ce sujet, le fil conducteur commun est ma relation au texte et aux idées autour de la représentation.“ (L. S.)
© Lorna Simpson
Cette rétrospective révèle les continuités de ses recherches conceptuelles et performatives. Dans ses oeuvres alliant photographie et texte, ainsi que dans ses installations vidéo, elle intègre, tout en les bouleversant, les genres de l’image fixe et de l’image en mouvement et s’en sert pour poser la question de l’identité, de l’histoire, de la réalité et de la fiction. Elle introduit de la complexité dans l’utilisation qu’elle fait de la photographie et du cinéma, dans les objets trouvés qu’elle exploite, dans les processus qu’elle élabore pour relever les défis qu’elle se lance à elle-même et aux spectateurs.
L’exposition rassemble les photo-textes de grand format du milieu des années 1980 qui l’ont fait connaître de la critique (Gestures / Reenactments, Waterbearer, Stereo Styles), les impressions sérigraphies sur panneaux de feutre, travail qui se poursuit depuis les années 1990 (Wigs, The Car, The Staircase, Day Time, Day Time (gold), Chandelier), un ensemble de dessins (Gold Headed, 2013) mais aussi ses “Photo Booths”, ensembles composés de photos trouvées et de dessins (Gather, Please remind me of who I am). L’exposition invite également à découvrir des installations vidéo, narrations multivalentes remettant en question la manière dont l’expérience est créée et perçue plus ou moins faussement (Cloudscape, 2004, Momentum, 2010), dont une nouvelle installation vidéo, Chess, 2013, créée spécialement pour l’occasion.
Lorna Simpson a participé à d’importantes expositions internationales – Biennale de Venise (1990), documenta XI (2002), et Hugo Boss Prize Award au Guggenheim Museum (1998) – et a fait l’objet d’expositions personnelles à Madrid (1998), Kitakyushu (1999), Salamanque (2002), Dublin (2003), Berlin (2004), Toronto (2004–2005), Brooklyn. New York (2011) et en 2006-2007 au Museum of Contemporary Art Los Angeles, au Miami Art Museum, au Whitney Museum of American Art à New York, au Kalamazoo Institute of Arts (Michigan), au Gibbes Museum of Art, Charleston.
Vignette et Photographies © Lorna Simpson