
© Louis Herve? & Chloe? Maillet Un Projet important, Film 16mm et vide?o HD transfe?re? sur vide?o HD, 38’, 2009, Production I. I. I. I., Coproduction ARCADI Avec le soutien de : Po?le Image Haute No
Atelier Rouart 40, rue Paul Valéry 75016 Paris France
Un curateur, deux groupes d’artistes, une confrontation. Pour The Chessroom, le curateur Sinziana Ravini a réuni deux groupes d’artistes, suédois et français, afin de questionner la possibilité de l’art de changer le monde.
Chaque groupe part vivre et écrire un roman collectif dans une demeure isolée. L’exposition à l’Atelier Rouart devient le jeu d’échec entre ces deux groupes et leurs romans respectifs. Qui sont les blancs, les noirs? La reine, le fou et le cavalier ? Quelles seront leurs réponses face à cette grande question: l’art peut-il changer le monde?
Margaux Bricler
À l’occasion de l’exposition The Chessroom, Margaux Bricler expose Oeuvre politique #1. Réalisée de manière sommaire à l’automne 2012, cette pièce propose au visiteur de choisir entre trois paradigmes: “rien n’a jamais été mieux”, “rien n’a jamais été pire” et un bulletin noir, en substitution du bulletin blanc. Afin de dramatiser la notion de vote, elle a décidé pour cette exposition de complexifier légèrement cette œuvre, en lui ajoutant un isoloir de tulle noir, éclairé alternativement par deux ampoules, l’une à incandescence, l’autre à économie d’énergie. La question du choix entre deux superlatifs s’accompagne d’une mise en abîme de la contemporanéité par la qualité lumineuse instrinsèquement différente des deux globes.
Louise Hervé et Chloé Maillet
Louise Hervé & Chloé Maillet présentent leur film Un projet important. Dans un futur indéterminé, la société ChoSE s’est spécialisée dans l’implantation de souvenirs virtuels dans le cortex humain. La demande en matière de souvenirs se concentre essentiellement sur le sport, qui est devenu le principal – peut être le seul – centre d’intérêt. M. Caille, un de leurs clients, insiste pour aller sur la Lune, une destination touristique mal famée depuis que le Tennis-club lunaire s’est érigé en territoire autonome autocratique. Aussi bien les employés de ChoSE que les habitants de la Lune manient la désinforma- tion, la chirurgie du cerveau, et les rumeurs d’épidémies, au service d’une âpre concurrence entre les tenants des divers clubs sportifs.
Arnaud Dezoteux
Arnaud Dezoteux est né en 1987, il vit et travaille à Paris. Il est diplômé en 2011 de l’ENSBA de Paris et participe l'année suivante à l'exposition des félicités Géographies Nomades. Il montre à cette occasion la vidéo G-COACH, qui mêle improvisation et coaching de séduction, dans une ambiance électrique et proche de certaines télé-réalités américaines. En 2012, il présente le projet « La Tactilia » à la galerie Bendana-Pinel et est lauréat du prix Paris Jeunes Talents 2012 pour son projet autour du bodybuilding. Il participera au 58ème Salon de Montrouge en mai 2013. Pour l'exposition The Chessroom, il réalise un Cartel Fiction : une vidéo au format proche de la bande annonce, et qui met en scène la commissaire d'exposition Sinziana Ravini dans un univers sombre et ténébreux, rappelant certains films de science-fiction.
John Jordon & Isabelle Frémeaux
Le Laboratoire d’Imagination Insurrectionnelle (www.labofii.net) fusionne l’imagination de l’art et l’engagement radical de l’activisme, créant ainsi de nouvelles formes de désobéissance civile, plutôt que des représentations de la politique. Le collectif est célèbre pour avoir transformé des vélos en machines de désobéissance pendant le sommet de l’ONU sur le climat à Copenhague, répandu de la mélasse dans la Tate Gallery afin de protester contre le sponsoring de BP et organisé un bataille de boule de neige contre les banquier dans le centre financier de Londres. Pour The Chessroom deux membres
du collectif, Isabelle Fremeaux et John Jordan, animeront un atelier d’une journée (pour artistes et militant(e)s): L’Artivisme - Une introduction aux stratégies et tactiques de résistance creative. (21Avril – 10h-19h - inscription nécessaire). Ils projettent également dans l’exposition leur film Les sentiers de l’Utopie, un docu/fiction sur l’expérience de vies post-capitalistes en Europe.
Renzo Martens
Renzo Martens est un artiste hollandais. En 2003 il a amorcé la réalisation d’un triptyque de films : Enjoy Poverty. Il questionne avec ce travail son rapport aux images de guerre et de pauvreté à travers le prisme de son identité d’homme blanc occidental.Episode 3 qu’il présente pour l’exposition The Chessroom prend place au Congo. Le constat y est simple : l’aide au développement rapporte plus de capitaux au pays que n’importe quelle autre ressource. Dès lors, pourquoi ne pas envisager la pauvreté comme une matière première? Poussant rationalité et logique capitaliste à leur paroxysme, aux confins de l’absurde et du cynisme, Renzo Martens entreprend de monter un tout nouveau programme d’émancipation. Pas question ici d’enseigner les techniques permettant de creuser un puits ou d’irriguer un champ, le blanc décide plutôt d’apprendre à un groupe de villageois comment photographier la misère alentour. Un cliché de cadavre ou d’enfant sous-alimenté rapportant mille fois plus qu’une bête photographie de mariage, le calcul est vite fait. Mais le business reste jusqu’ici la chasse gardée des occidentaux, vrais propriétaires de la pauvreté. Au cours d’ateliers, la population locale est donc encouragée à ne pas lutter contre la misère mais à l’embrasser, afin d’en cueillir elle aussi les fruits.
Emeric Lhuisset
Le travail d’Emeric Lhuisset se veut comme une retranscription plastique d’analyses géopolitiques menées par l’artiste lui-même. De Kaboul à Kirkuk en passant par les montagnes du Pakistan, d’Irak et de Colombie, Emeric cherche à nous questionner sur la représentation du conflit : faisant rejouer leur propre réalité à des combattants d’un groupe de guérilla dans des mises en scènes de peintures de la guerre franco- prussienne de 1870, filmant en continu 24h de la vie d’un combattant de l’armée Syrienne Libre dans la province d’Alep et d’Idlib, travaillant sur la question du soft power et la diffusion de l’American style of life comme facteur d’influence en Irak, réfléchissant au moyen d’apporter plus de confort aux combattants en transformant le temps d’une trêve leurs armes en objet usuel, travaillant sur le lien entre jeux vidéo et zone de guerre avec les FARC. Détournant les codes, Emeric nous interroge sur le réel et sa représentation.
© Emeric Lhuisset / Chebab, août 2012, plan séquence d’une journée de la vie d’un combattant de l’Armée Syrienne Libre camera subjective, 24h en boucle diffusé en temps réel Province d’Alep et d’Idlib (Syrie)
Julien Prévieux
Des livres de prospective des années 70 et 80 sont résumés puis compilés : du Choc du futur à L’homme mutant en passant par Vivre en l’an 2000, ces livres décrivent tous un avenir tel qu’il a été pensé et décrit il y a plus de 30 ans. L’ensemble de ces synopsis est retraité par un logiciel « d’aide à la décision », habituellement utilisé pour démêler des situations complexes. L’arbre de décision obtenu ressemble à une carte d’état-major mais il prend ici la forme d’un immense schéma aux méandres infinis. Les faits à venir sont refondus en un imbroglio de lignes et de termes qui se croisent en
quelques « nœuds » significatifs. La tentative de clarification du futur produit paradoxalement une confusion poétique, sorte d’ultime scénario de science-fiction au vocabulaire étrange et suranné.
Eléonore Saintagnan
Pour l’exposition Chessroom, l’artiste présente son film documentaire Les Malchanceux: afin de préserver la mémoire du jeu de quilles, des joueurs du pays Montreuillois reconstituent un tournoi sur un ancien quiller désaffecté, et se livrent à une présentation technique et historique de cette pratique traditionnelle devenue sport de compétition. Malgré ces changements, le jeu de quilles est toujours resté avant tout une tradition conviviale, les quilliers ayant toujours été situés aux abords d’un bar ou d’une buvette. A travers ce documentaire historique et sportif, l’auteur fournit une série de portraits des habitants de la campagne du Pas-de-Calais menacée de désertification. Elle expose également à l’atelier Rouarrt son Abécédaire sur les habitants du Parc Naturel régional des Ballons des Vosges.
Kalle Brolin
Kalle Brolin réalise des installations vidéo et écrit pour un journal alternatif. La Commune (2010) juxtapose des exilés de la Commune de Paris de 1871 arrivant finalement en Argentine, avec des récits sur des usines occupées et des parlements de quartier à Buenos Aires, en 2001. Suggérant des liens entre le temps et la géographie, quatre hallucinations filmées de chevauchements visuels se mêlent à des chansons du Paris de 1871 (comme Elle n’est pas morte) réenregistrées à Buenos Aires, et à des affiches de slogans de la Commune, réimprimées dans un style Cumbia latino-américain. Les Communards installés à Buenos Aires continuèrent d’organiser des syndicats et de publier des journaux dans leur nouveau pays, et inspirèrent les générations suivantes « au niveau d’un rêve » d’après l’historien Horacio Gonzales. Juan-Manuel, un participant des émeutes et des occupations d’usine en 2001, décrit l’expérience d’une utopie temporairement réalisée, où tout est en mutation. « Nous étions les maîtres de la géographie de la ville ».
Kajsa Dahlberg
Dans ses travaux, elle explore la façon dont les récits sont construits et diffusés en lien avec la représentation politique, l’Histoire et l’identité, mais également la façon dont ils sont liés aux medias de diffusion eux-mêmes. Elle s’intéresse à la manière dont l’action collective peut se constituer au- delà des catégories normatives d’identité, mais aussi à la manière dont celles-ci sont représentées en termes d’imagerie et de langage, qui pourraient potentiellement dépasser les récits normalisateurs.
Marcus Lindeen
Marcus Lindeen est auteur dramatique et metteur en scène, né à Ängelholm en Suède, en 1980. The Regretters est un film documentaire sur deux hommes suédois qui passent tous les deux sur la table d’opération et deviennent des femmes, jusqu’à ce qu’ils réalisent que changer de sexe était une grosse erreur. Ils se rencontrent pour la première fois pour discuter de leur vie. The Regretters a remporté le Prix Europa du meilleur documentaire à Berlin en 2010, et l’équivalent du César suédois (Guldbagge) du meilleur documentaire en 2011. Le film a été présenté dans de nombreux festivals
internationaux de cinéma et également diffusé au Musée d’art moderne de New York (MOMA) et au Centre national d’art contemporain de Moscou.
© Marcus Lindeen / Regretters (Ångrarna), 2010 Documentary Film, DVCAM, color, 60 minutes
Dorinel Marc
Dorinel Marc est né en 1964 à Bontaieni, en Roumanie. Il est arrivé en Suède en tant que réfugié poli- tique en 1987. Marc croit dans le rôle de l’art au sein de la société, et à sa capacité et sa responsabilité à contribuer au processus de création d’un monde meilleur pour toutes les créatures, ainsi qu’à l’intel- ligence artificielle. À long terme, Marc espère que, si l’art ne sera pas capable de sauver ce monde, il pourra au moins contribuer à recréer la vie elle-même au niveau suivant.
Jasper Nordahl
Jesper Nordahl est né et travaille en Suède. Ses travaux ont été présentés dans le monde entier, notam- ment lors d’expositions à la Shedhalle de Zurich, Index à Stockholm, à l’Artists Space de New York, à l’Association d’Art de Graz en Autriche, à la Kunstlerhaus Bethanien de Berlin, à la Biennale d’Art de Colombo au Sri Lanka, ou encore à l’espace Dolores des Projets EDB d’Amsterdam. Nordahl est diplômé de l’Institut Royal d’Art de Stockholm en 2000 et a participé au programme d’étude indépen- dant de Whitney, Musée d’Art Américain de New York, en 2007.
Anna Odell
En 2009, Anna Odell a mis en scène et rejoué une tentative de suicide qu’elle avait vécue elle-même
quelques années plus tôt, sur le pont de Liljeholm, dans le but d’explorer les mécanismes à l’œuvre
derrière les portes fermées de l’institution suédoise de soins psychiatriques. Cette mise en scène a
révélé non seulement que de nombreuses personnes traversant le pont n’ont pas eu le courage d’inter-
venir, mais également que l’Hôpital St Göran où Anna Odell a été conduite l’a mal traitée en tant que
patiente et plus tard en tant qu’artiste. Après un article furibond publié dans la presse, où le Directeur
de la clinique a déclaré qu’Anna Odell ferait mieux de « se faire couper les cheveux et de trouver un
vrai travail », l’événement s’est soldé par une amende de 242 euros que l’artiste a dû payer pour «
conduite outrageuse ». L’œuvre a créé la polémique et a permis l’ouverture d’un dialogue avec l’ins-
titution psychiatrique suédoise. Unknown woman 2009–34970 offre la possibilité au spectateur de
prendre part à cette mise en scène, au processus qui l’a précédée, et qui l’a suivie. tur? Vid quia excestia volestiist ut andenimus nim quo cuptas vellori anducie ndamus sum rem rere, oditas esequ
Fia-Stina Sandlund
L’art devient politique quand il manifeste les limites de son action politique. En 2007, l’artiste suédoise Fia-Stina Sandlund a été contactée pour produire une « Œuvre européenne pour le futur » dans le cadre de l’exposition Agorafolly de Bruxelles. Elle réalise alors un monument anti-guerre commé- morant les catastrophes à venir, avec l’inscription « En L’honneur Des Futures Victimes Des Armes Construites Par La Suède ». Alors que la Suède est considérée comme un pays neutre, des personnes (2010).
y meurent chaque année à cause d’armes fabriquées par Saab et Bofors, vendues aux États-Unis et au Venezuela. En 2007, alors que Fia-Stina Sandlund préparait une action contre la compagnie danoise Maersk qui transporte des armes vers des zones de conflit, sa collaboratrice Ulla a été incarcérée. Elle transforme alors l’action en un opéra. L’œuvre Reconstruction d’une action politique qui n’eut jamais lieu, est à la fois un documentaire, un opéra sur les injustices sociales et une parodie de l’activisme. Dans son projet en cours intitulé « She’s Wild Again Tonight (2008-...) », Fia-Stina Sandlund travaille à la réécriture féministe et psychanalytique de la pièce de Strindberg, Mademoiselle Julie, pour sauver Julie du suicide. Le processus créatif de ce projet est documenté dans le film She’s blond like me.