A la violence du réel, le photographe Richard Volante préfère la voie lente de l’ellipse et du sens défiguré. La sensibilité à fleur de l’image, il nous invite ici à une promenade beyroutine, si proche, mais si loin des routines guerrières. « Je ne suis pas allé à Beyrouth mais je n’en suis pas revenu », pourrait dire Jean-Baptiste Gandon. De l’encre plein les veines, J.-B. G. imagine un paradis des mots dits, une grammaire homérique, des refrains qui lâchent, des écrits dans la nuit silencieuse. « Je me suis endormi épuisé sous un cèdre centenaire, puis réveillé sur un tas de cendres ». Tentative de récit imaginaire, né d’une sélection de photographies, éminemment subjective, réalisée sur la base d’un voyage bien réel, Beyrouth to nowhere ébranle nos certitudes comme un immeuble s’écroule sous les bombes.