© Don McCullin
Musee des Beaux-Arts du Canada 380, promenade Sussex C.P. 427, Succursale A Ottawa, Ontario K1N 9N4 Canada
Ottawa (Ontario), le 30 janvier 2013 − Pour la première fois, le Musée des beaux-arts du Canada (MBAC) organise une exposition monographique consacrée à l’œuvre d’un photographe britannique contemporain. Don McCullin. Rétrospective réunit 134 photographies en noir et blanc exceptionnelles de ce photojournaliste intrépide reconnu pour ses clichés pris dans les zones de conflit les plus dangereuses du monde. Ses images ont été publiées dans les pages de grands journaux et revues, notamment dans The Observer, The Sunday Times et The Daily Telegraph. En outre, McCullin a réalisé un important travail socio-documentaire et une série de paysages lyriques de sa Grande-Bretagne natale, dont plusieurs photographies se retrouvent dans l’exposition.
À l’affiche jusqu'au 14 avril 2013 dans les salles de Dessins, estampes et photographies du Musée. Pour en savoir davantage, visitez beaux-arts.ca.
« Les photographies de McCullin ont leur place dans un musée parce que leurs sujets saisissants sont mis en valeur par la clarté et la finesse de composition de chaque cliché. S’il est difficile de regarder ces images, il est tout autant difficile d’en détourner le regard, » a souligné le directeur général du MBAC, Marc Mayer.
Les Guvnors, Finsbury Park, Londres, 1958 © Don McCullin
Don McCullin. Rétrospective met en lumière des œuvres tirées de toutes les grandes séries du photographe : portraits des pauvres et des sans-abris de Londres et du nord de l’Angleterre (les années 1950 – les années 1980), construction du mur de Berlin (1961), guerre et famine à Chypre, au Congo, au Biafra, au Vietnam, au Bangladesh, au Cambodge, au Liban et en Irlande du Nord (1964–1982), peuples de l’Asie du Sud-Est et de l’Afrique (1988–2004) et paysages du Somerset, en Angleterre, et du nord de la France (1970–2011). Au fil de ses clichés de la classe ouvrière anglaise, des champs de la mort et des paysages de la légende arthurienne, son œuvre révèle la profondeur de son indignation et de sa compassion. L’exposition présente aussi des revues et des journaux associés à ses anciennes missions.
McCullin couvre les zones de guerres sur quatre continents, essentiellement des années 1960 aux années 1980. Ses photographies des champs de bataille s’inscrivent dans la tradition de l’Art de la guerre pratiquée par Francisco de Goya, Otto Dix et le photographe Robert Capa, des artistes qui ont cherché, eux aussi, à témoigner de l’horreur des conflits humains. Par leur puissance narrative, leur sombre tonalité et la force de leur composition, les saisissantes photographies de McCullin expriment l’intensité et le caractère intime de ses rencontres humaines. Ses paysages, également noirs et lugubres, expriment toutefois une volonté de se distancer de la souffrance humaine.
Dans un café, Finsbury Park, Londres, 1958 © Don McCullin
Bien que McCullin se soit rendu en Syrie récemment pour un dernier reportage de guerre pour The Times (ces images ne font pas partie de l’exposition), la vue des pires atrocités humaines le touche à un point tel qu’il se retire plus ou moins des zones de conflits au début des années 1980. McCullin n’aime pas être identifié comme photographe de guerre. Pas plus qu’il ne se considère comme un artiste. Il se dit plutôt photojournaliste ou simplement photographe. Dans son essai judicieux du catalogue qui accompagne l’exposition, Katherine Stauble, adjointe à la conservation Sobey écrit au sujet des photographies de guerre : « Ces images qu’il a publiées (…) ne sont pas destinées, de prime abord, à décorer le mur d’un musée, mais plutôt à transmettre de l’information, à mettre au jour des vérités et à mobiliser les gens. Cela fait maintenant vingt ans que McCullin a quitté les champs de bataille pour se consacrer au paysage et à la nature morte ; alors on pourrait s’attendre à ce qu’il accepte plus volontiers d’être qualifié d’artiste. »
À propos de la commissaire
Ann Thomas est la commissaire de Don McCullin. Rétrospective. Conservatrice de la collection de photographies du Musée des beaux-arts du Canada, elle a organisé de nombreuses expositions et installations et est l’auteure de plusieurs catalogues et publications, dont Lisette Model (1990), No Man’s Land. Les photographies de Lynne Cohen (2001), et Photographies modernistes du Musée des beaux-arts du Canada (2007). Elle a également dirigé la rédaction de Photographie et science. Une beauté à découvrir, (1996). En outre, Ann Thomas est co-auteure de plusieurs publications.
Photos et vignette © Don McCullin