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Tel un road movie photographique fabriqué à partir d’un appareil-jouet, Danica Bijeljac et Eric Bouttier nous emmènent en Arménie et sur les bords de la Méditerranée. De la Croatie au Liban en passant par la Turquie et la Syrie, cette escale est une invitation au voyage et à la sensation de dépaysement.
Eric Bouttier « Des paysements », 2005 – 2011
Série composée de 7 chapitres : DES PAYSEMENTS
#1: La Paz, 2005 ; #2: Beijing – Shanghai, 2006 ; #3: Saint Petersburg, 2008 ; #4: Slavonie, 2008 ; #5: Mayotte, 2008 ; #6: Hong-Kong, 2009 ; #7: Paris – Beirut, 2010.
"Des paysements" épouse la vision chaotique propre à l’état du voyageur : les photos ont été faites en mouve- ment, dans les transports en commun ou en marchant, dans une dizaine de pays, toujours traversés pour la première fois. Sans aucune velléité documentaire, cette série prend le contrepied de la photographie de voyage en proposant des instantanés au temps perturbé : suspendu, étiré, ou au contraire s’accélérant, s’entre- choquant au gré de leurs 4 fragments, pour recomposer les visions morcelées d’un vaste « ailleurs » fait de mondes inconnus, territoire dans la marge, indéfini et halluciné.
Cette série a été réalisée avec un appareil- jouet à 4 objectifs. La séquence fragmentée composée des 4 images juxtaposées s’intercale entre l’unicité de l’image photographique et le défilement cinématographique – ce n’est plus 24 images par seconde, mais 4 images sur 2 secondes.
© Eric Bouttier
Danica Bijeljac
...un passant dans le temps qui passe, une ombre au soleil..., 2011
Qui du paysage ou de celui qui le traverse donne naissance à l’autre ?
Comment garde-t-on la mémoire du sentier parcouru ?
Et lui, que se souvient-il de nous ?
C’est avec ces questions et sensations que je regarde les corps traverser la lumière, le vent, l’eau et inscrire leur ombre passagère dans un paysage adriatique familier.
La forme diaporama, remet en mouvement de petites séquences lomographiques, cet appareil simple qui prend 4 photos les unes à la suite des autres (comme des « photogrammes » extrait d’un film super 8). Les images, entre leur nature statique et leur glissement « re-monté », suspendent le mouvement tout en marquant leur nature d’impression fugitive. Ninon Foiret, la musicienne improvisatrice, dialogue avec cette proposition visuelle avec sa flûte, souffle – vent des montagnes, sa voix – chant d’où émerge le lien avec la tradition et son bandonéon - terrien nostalgique. La musique suit la lumière, celle si particulière et puissante des îles adriatiques, fait apparaître l’histoire dans l’histoire, et donne le rythme aux jeux des métamorphoses visuelles.
© Danica Bijeljac
Cette exposition se déroule dans le cadre de Marseille-Provence Capitale Euroéenne de la Culture 2013.