
vignette © Stanley Greene
Musée Nicéphore Niépce 28, Quai des Messageries 71100 Chalon sur Saône France
Stanley Greene, «Sur la route d’une guerre»
“Mes photographies de ce conflit ne reposent pas sur la technique ou sur « l’art ». Elles sont le fruit de mon instinct, de ma volonté de révéler les vérités cachées. [...] Ma colère est totale.” Stanley Greene
© Stanley Greene
Depuis trois décennies, Stanley Greene parcourt les cinq continents pour témoigner : guerres et conflits, famines et destructions sont au cœur des images de ce photographe américain. De la chute du mur de Berlin à l’ouragan Katrina, de l’Afghanistan à la guerre en Tchétchénie, Stanley Greene documente les grands événements du monde, œuvrant pour un photojournalisme sans concession qui fait désormais du photographe
le centre du récit.
Le musée Nicéphore Niépce abrite désormais dans ses collections un important ensemble de photographies de Stanley Greene [New York,1949]. Celui-ci est aujourd’hui l’un des rares représentants du photojournalisme d’investigation. Ses reportages montrent son engagement, son indépendance et son besoin de témoigner et de convaincre. Ancien militant des Black Panthers, il fait de la guerre contemporaine le terrain privilégié de son action, s’impliquant dans des conflits dont la presse occidentale se désintéresse.
Tel est le cas de la Tchétchénie. L’invasion de cette jeune république indépendantiste par l’armée russe en 1994, qui devait être une opération éclair, s’est transformée en horreur de longue durée. Jamais depuis la Seconde Guerre mondiale,une capitale: Grozny, n’avait été rasée, un peuple entier massacré. Stanley Greene a parcouru cet enfer de 1994 à 2003. Ses photographies dénoncent un conflit disproportionné : l’immense Russie contre la minuscule Tchétchénie, une guerre totale menée dans un mouchoir de poche pour faire payer à cette population musulmane sa résistance vieille de deux siècles.
© Stanley Greene
Depuis trois décennies, Stanley Greene parcourt les cinq continents pour témoigner : guerres et conflits, famines et destructions sont au cœur des images de ce photographe américain. De la chute du mur de Berlin à l’ouragan Katrina, de l’Afghanistan à la guerre en Tchétchénie, Stanley Greene documente les grands événements du monde, œuvrant pour un photojournalisme sans concession qui fait désormais du photographe
le centre du récit.
© Stanley Greene
© Stanley Greene
Les arts associés: «La photographie au service du cinéma» Du 16 février au 19 mai
Le lien unissant la photographie au cinéma n’est plus à démontrer. Le film se nourrit de la photographie et inversement; c'est que donne à voir cette exposition dont le les recherches documentaires ont été confiées à Émilie Bernard, Marie-Odile Géron et le commissariat à François Cheval.
Progrès ultime appliqué à l’image via le mouvement puis le son, le cinéma a surenchéri dans le spectaculaire. Populaire dès l’origine, contrairement à la photographie qui demeura longtemps inaccessible au plus grand nombre. Le cinéma étend très vite son hégémonie, affichant sa « supériorité » prétendue sur l’image fixe.
Tazio Secchiaroli, Tournage d’Accatone de Pier Paolo Pasolini 1970
© David Secchiaroli
Pour autant, il n’a pu se départir du rôle essentiel joué par le médium photographique dans son succès commercial. Photos promotionnelles dans le hall des salles obscures et photos de plateau dévoilant les coulisses d’un tournage sont autant d’images censées informer et inciter le public à devenir une clientèle. Ainsi le cinéma se retrouve–t-il paradoxalement sous la dépendance de l’image fixe et de récits photographiques ordonnés dans des revues ou placardés aux murs.
Roger Corbeau, Tournage du film de Jules Dassin, Topkapi , avec Melina Mercouri, 1964
© Roger Corbeau
La photographie nuirait au cinéma?
Le photogramme ou la photographie de plateau seraient incapables de rendre compte des effets de montage en se moquant du temps filmique. Eisenstein comparait les « belles » photographies
de film « à un fatras décousu de jolies phrases » ! Faut-il rappeler que ces deux médiums ont partagé et partagent encore des supports et des modes de diffusion communs. Même s’il a cru s’émanciper de la simplicité de l’objet photographique, il faut bien que le cinéma en convienne, il ne peut s’en passer.
Les relations, certains parlent de friction, que les deux média entretiennent ont pris un caractère original et complémentaire à la fin des années 1920, grâce à la propagation de l’héliographie.
Les maisons d’édition, mais aussi les producteurs de cinéma, ont vu dans la création de revues spécialisées la possibilité d’assurer le lancement et la publicité du film.
En sens inverse,le caractère inédit de la narration cinématographique a largement participé à la réinvention de la photographie et du magazine à la fin de la Première Guerre mondiale. En fin de compte, ces deux moments de l’image mécanique révèlent des significations complémentaires et procurent des plaisirs d’ordres différents.
Il nous faut désormais penser l’image arrêtée sur le cinéma, non plus comme une simple illustration promotionnelle, mais comme une distance, un « trop », qui révélerait ce qu’on ne voit pas sur l’écran.
Anonyme, Fernandel et Raimu dans Les rois du sport de Pierre Colombier 1937
Portrait de Patricia Roc © Horace Roye
«[blv]5, Finir en beauté », Du 16 février au 19 mai
L’importance et l’éclectisme de la collection photographique de l’écrivain et critique d’art Bernard Lamarche-Vadel a autorisé de multiples présentations thématiques ou monographiques depuis le dépôtde celle-ci au musée Nicéphore Niépce en 2003.
Reflet des engouements et des aspirations du collectionneur, elle offre une vision partiale de la photographie du XIXe siècle aux années 1990 : de la poésie des anciens au caractère parfois hermétique de certaines créations conceptuelles, la collection de Bernard Lamarche-Vadel présente de nombreuses pièces représentatives de l’histoire de la photographie : Nadar, Alfred Stieglitz, Man Ray, Walker Evans, Bernard Plossu, Thomas Ruff, Bettina Rheims...
Jérome Schlomoff, Portrait de Mario Merz 1992
© Schlomoff / capc musée Bordeaux – 1992 / succession Lamarche-Vadel et Lamarche
Le commissariat de cette dernière exposition de la collection photographique de Bernard Lamarche au musée Nicéphore Niépce, à été confié à Sonia Floriant, s'y côtoient des photographes de notoriété internationale et des artistes mis en lumière par Lamarche-Vadel.
Avant que ce fonds ne soit restitué à la famille du collectionneur décédé en 2000, une ultime exposition présentera une sélection des photographies les plus emblématiques. Pour finir en beauté.
C.E. Watkins,Washington Column, 2052 Feet. Yosemite Valley vers 1860
© succession Lamarche-Vadel et Lamarche
Florence Chevallier, Le bonheur, 1993
© Florence Chevallier / Adagp, Paris 2013 / succession Lamarche-Vadel et Lamarche