Centre Communal d'Action Social 74, Cours Saint Louis 33000 Bordeaux France
UPHO#2 est la 6ème exposition organisée par l'association Cdanslaboite et le CCAS. Cette exposition s’inscrit dans une continuité soutenue par le projet social de la Ville de Bordeaux à travers son action « Promouvoir l’art et l’expression d’artistes et les soutenir dans leur démarche individuelle afin de proposer au public des services de l’action sociale des temps de découverte culturelle ».
Cette action doit aboutir à l’organisation d’expositions régulières et successives à l’initiative du Centre Communal d’Action Sociale de Bordeaux et en partenariat avec des structures en recherche de lieux pour présenter des œuvres. Elle vise à un décloisonnement des approches artistiques ainsi qu’à faire évoluer les représentations sur l’action du CCAS.
© Marie Fontecave
MARIE FONTECAVE : REWIND
Marie Fontecave est photographe et monteuse pour la télévision et des documentaires. Elle fait partie des membres actifs de l'association Cdanslaboite. Elle a entre autre exposé en 2012 lors des Mercredis Photographiques la série : Trajets ; et en 2011 pour pendant Art Chartrons : Chronique d'un tournage au Glob théâtre.
« Tu rewind » . C’est ce que me disait une journaliste anglophone lorsque je montais avec elle un reportage pour la TV camerounaise. Cela signifie : tu rembobines. Je suis née à Bossangoa, en République Centrafricaine.
Je suis blanche. J’ai vécu jusqu’à l’âge de 13 ans dans différents pays africains, puis ce fut la France. Mais ce continent a marqué ma vie de façon indélébile et il m’a fallu beaucoup de temps pour m’en éloigner. Longtemps, je n’aspirais qu’à une chose, y retourner et c’est ce que j’ai fait, une fois adulte, à plusieurs reprises. Une première fois au Sénégal , en tant que touriste puis au Cameroun, où j’ai vécu quelques temps pour y travailler. Une autre fois encore pour y amener mes enfants. Lorsque l’on m’a proposé cette exposition sur le thème du voyage, j’ai pensé à toutes ces photos que j’avais prises lors de ces derniers séjours qui dormaient au fond d’une armoire et dans un coin de mon cerveau. J’avais envie d’en faire quelque chose. J’ai tout regardé, et j’ai trié. Quelles images retenir de cette exploration dans le passé ? J’en ai choisi 15. 15 photos qui seraient les 15 plans d’un court-métrage autobiographique dont le scénario
raconterait le récit intime d’ une histoire révolue. Mais pour que cette série soit cohérente, il fallait que je me réapproprie ces souvenirs sensuels et sensoriels, que je propose « une autre mise en scène du réel ». Elles sont toutes en N&B, et retravaillées. Une manipulation esthétique qui décrit cet imaginaire africain qui ne m’a finalement jamais totalement quitté.
JESSICA RAMDUL : Walk in Kyo Sta
Jessica Ramdul est photographe et vidéaste, scénographe et coordinatrice de production d'évènements. L'association l'a rencontré lors des Mercredis photographiques, où elle a exposé.
"Errance urbaine entre Tokyo et Kyoto.
Cheminer au hasard des rues, sans destination précise, je m’engouffre dans le flux nippon au gré des stations de métro. Rythmée par le cycle des journées d’hiver, quand le crépuscule fait brusquement sont apparition en pleine après-midi, je tente de révéler des instants figés d’architecture et de lumière dans le tumulte fourmillant de la ville. Recherche graphique suggèrant parfois des silhouettes fantomatiques. La découverte d’un paradoxe urbain intemporel où il fait bon se perdre."
© Jessica Ramdul
LUCAS SIMON-MALLERET
Lucas Simon-Malleret est un jeune professeur d'ESP. Il fait des photographies de voyageur, équipé d'un appareil photo "léger", il sait compenser son manque d’expérience photographique par la patience et l'observation. Ces images ont été prisent lors de voyages au Vietnam, Laos, Cambodge, Thailande, Indo-Malaisie, Sri Lanka et Birmanie.
« Approche toi, regarde, attends »
Je m’appelle Lucas Simon-Malleret, je suis le petit fils d’une famille vietnamienne venue s’installer en France dans les années 1950. J’ai consacré une partie de ces deux dernières années à découvrir une Asie que j’ai longtemps fantasmé, proche par mes origines, lointaine par ma culture.
Ces 11 instants choisis retracent 3 mois d’itinérance entre le Sri lanka et la Birmanie. Le train y occupe une place importante, il incarne pour moi un moyen privilégié de voyager, une immobilité en mouvement, en immersion dans un quotidien dont l’intimité échappe souvent au voyageur. La promiscuité et les longues heures d’immobilité partagées y deviennent l’occasion d’apprendre à s’approcher, à regarder, à attendre. On cesse alors de traquer le pittoresque pour tenter d’apprivoiser l’autre, de se dévoiler un peu à lui, de découvrir ce qui nous est commun, en quoi nous sommes différents.
Mes photos racontent cet apprentissage d’un rapport à l’autre dans lequel le temps occupe une place importante, tout en essayant de montrer ce qui me frappe chez cet autre : une certaine manière de concilier le sacré et le dérisoire, un raffinement qui se niche dans les détails, et cette sérénité qui se dégage des gens, jeunes ou vieux, dans un environnement souvent plein de frénésie.
© Lucas Simon-Malleret
JACQUES HAMEL : ESPAGNE INTEMPORELLE, ENTRE PROFANE ET SACRÉ
Jacques Hamel vit et travaille à Dax. Il pratique la photographie depuis 1982. Ses photographies ont été utilisées pour illustrer les affiches du Festival Paso Passion Dax, et pour les Fêtes de Tyrosse. Il a entre autre exposé aux festivals photographiques de Dax et de Mimisan.
« Déments et archaïques cortèges des carnavals ruraux. Processions silencieuses et hypnotiques des pénitents de la Semana Santa ».
Étonnement, ces ambiances antinomiques procurent la même sensation étrange de perte des repères temporels. Au cœur des défilés, ces rituels, qu’ils soient sacrés ou païens, se conjuguent-ils au présent ? Au passé ? Ou dans un temps sans frontière, élargi au point de fusionner toutes les strates des âges passés, présents et à venir ?
La photographie offre à l’artiste l’opportunité de fixer ces ombres et lumières croisées dans ces moments magiques, d’en conserver l’empreinte, une fois les bannières et les costumes remisés. Elle l’accompagne fidèlement au cours de ses voyages dans cette Espagne plurielle comme la décrit Michel Dieuzaide : « L'Espagne, c'est avant tout le pays des contrastes. On y trouve tout et son contraire au même moment».
Alors, au fil de ses périples, les images de Jacques Hamel racontent tour à tour, les paysages déserts et des scènes de rue contemporaines, les détails d’arts profanes et le baroque d’une œuvre religieuse, le raffinement de l’architecture andalouse, les rondeurs des moulins de la Mancha et puissance animale du toro de combat,... tous ces lieux chargés de force brute, de beauté et de passion qui expliquent en partie les raisons de ce « Sortilège espagnol » qui le fascine tant.
© Jacques Hamel