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La Galerie Le Lieu présente "Contre vents et marées"

Jeudi 24 Janvier 2013 08:32:37 par actuphoto dans Expositions

© Michel Thersiquel - Les îles
Expositions du 19/01/2013 au 24/3/2013 Terminé

Galerie le Lieu, Maison de la mer Galerie Le Lieu Hôtel Gabriel - Aile Est Enclos du Port 56100 Lorient France

Hôtel Gabriel Enclos du Port Lorient France

Michel Thersiquel, Alain Le Nouail, Guy Hersant, « Les îles »
Julie Ganzin, « La Glacière »
Stéphane Cuisset et Olivier Aubert, « Docks et dockers »

La série « Les îles » a été réalisée dans les années 80 par les fondateurs de l’association sellit, qui donna naissance à la Galerie Le Lieu. Ils ont photographié les habitants de Hœdic, d’Ouessant et de Sein. « La Glacière » émane d’une commande effectuée sur le territoire lorientais. « Docks et dockers » découle de démarches personnelles.


Vernissage
vendredi 25 janvier à 18h30

Expositions visibles à l’Hôtel Gabriel
Adresses et horaires
Enclos du Port - Lorient Ouvert tous les jours De 11h à 18h Entrée Libre

Visites commentées environ 1h00 : mardi 29 janvier 12h30 mardi 26 février 18h30


Michel Thersiquel, Sein

Quelques dizaines d'hectares d'herbes fines, hachées menu, hérissées de pierres sèches; un radeau biscornu, creusé d'Océan; un front de ruelles cimentées, aux maisons blanches et grises; des per- pendiculaires sur une horizontale; les phares autour, comme autant de piquets pour délimiter son domaine, les bornes de son territoire mouvant; et l'eau. L'eau qui l'humecte, la pénètre, l'imprègne, la prolonge... L'Ile de Sein, comme un point sur l'i du Cap Sizun. Elle procède de la mer et du vent. On y côtoie des êtres étonnants, d'une sensibilité encore naturelle, d'un instinct conservé, Indiens magnifiques d'une Atlantide émergée de la Celte abyssale. Des légions de photographes en mal d'originalité débarquent chaque été, appareils au ventre, pour chasser aussitôt sur le quai — de leur quai — les coiffes noires et les cormorans bleus.
Michel Thersiquel n'est pas de ce genre impudique. Il a commencé par prendre son temps qui, ici plus qu'ailleurs, prend toute sa mesure au rythme du flot et du jusant; par regarder, par écouter le silence en laissant à la porte les gros sabots citadins. Et les maisons, peu à peu, se sont ouvertes et les Sénans ont domestiqué sa barbe généreuse. Dès lors, il a pu se livrer à sa quête insatiable des choses et des gens. Son œil s'est mis à voir les sujets de l'intérieur, et comme il a un talent fou, cela nous vaut les documents que voici, d'une authenticité, d'une lucidité criantes...
Il nous donne en partage Sein telle qu'en elle-même les voyageurs pressés ne l'imaginent pas. Sein des jours ordinaires, de l'attente éternelle entre ciel et eau. Merci, ami, de ta longue patience et de ta fidélité. Ce sont là vertus cardinales, de plus en plus rares et d'autant plus précieuses, qui nous tiennent à cœur. Au cœur à cœur.
Reviens. La mer reste toujours à boire...
René Pichavant, 1981




Alain Le Nouail, Hœdic

Lorsque, le 8 juillet 1979, je débarque pour la première fois de l'«Enez Houad» sur le quai de l'île d'Hœdic, les toiles de tente ont pris possession des dunes pour les deux mois d'été. Ne connaissant personne, je dois ressembler à un «continental» venu passer la journée du dimanche sur l'île. Il me semble alors difficile de lier connaissance avec les îliens (moins de cent en hiver), absorbés par les centaines de touristes, parents ou amis qui ont envahi les maisons ou planté leurs tentes. Dans ces conditions, j'entreprends le tour de l'île à pied en deux ou trois heures. C'est la seule fois où je l'ai réalisé entièrement; rétrospectivement, cela me paraît être une façon de marquer mon ter- ritoire, territoire photographique pendant deux années durant lesquelles je suis venu régulièrement, en toute saison, rendre visite aux amis hœdicais et parfois même me mêler à leur vie. Car, les vacanciers partis, l'accueil chaleureux d'Alcime, l'aide précieuse de Marc ou la générosité légendaire d'Emilienne m'ont permis de partager la vie des îliens et de réaliser ces photographies. J'ai été invité à entrer dans la maison pour partager un verre ou un repas, ou pour y dormir le temps de mon séjour. J'ai assisté aux parties de boules l'été et de cartes l'hiver, souriant aux coups de gueule d'Alcime (mauvais) perdant. Je me suis assis à la table des mariés, reprenant en chœur les chansons traditionnelles. Je suis allé en mer pêcher le bar ou relever les casiers. J'ai regardé les estivants planter leurs tentes sous l'orage ou se bronzer au soleil. J'ai partagé avec les Hœdicais, ceux qui y résident toute l'année surtout mais aussi ceux qui y pas- sent seulement l'été, mille petites choses qui sont l'essence même de la chronique de l'île dont sont extraites les photographies rassemblées ici.
Merci à tous les Hœdicais qui m'ont permis de les réaliser.
Alain Le Nouail, 1981



Guy Hersant, Ouessant

J’ai embarqué pour Ouessant la première fois, par hasard, en 1977. J’en connaissais le nom depuis longtemps à cause de «Barbara», le poème de Prévert et n’en savais rien d’autre, sinon qu’un pétro- lier s’y était échoué quelques mois auparavant : l’Olympic Bravery. On était en juin 1977, c’était le jour du repas annuel des anciens au restaurant «le Fromveur». J’ai fait quelques photos à table et à la sortie du banquet. J’ai roulé à vélo dans l’île et photographié peu. Il ne se passait pas grand-chose ce dimanche gris là. J’ai surpris trois poules qui se promenaient à Porz Gwen. Pendant le repas, les anciens riaient et chantaient ; l’ambiance était bonne. Les femmes étaient plus nombreuses ; beaucoup portaient l’habit de Ouessantine, avec la coiffe ; leurs cheveux étaient tressés. Quelques-unes avaient le verbe haut et m’interpellèrent à plusieurs reprises ; c’était plutôt cor- dial. J’avais remarqué d’emblée qu’on n’aimait pas beaucoup mon appareil photo. Je me suis dit que je reviendrais. L’île aussi m’avait sacrément emballée, avec son air de gros caillou cosmique ancré dans l’espace. Dehors il faisait un temps bruineux ; la correspondante du «Télégramme» attendait debout sur une chaise pour faire la photo de groupe. J’y suis retourné plus de vingt fois en cinq ans. On ne peut pas dire qu’il se soit passé beaucoup de chose non plus quand j’y étais. Les grands événements de l’île, ceux dont on a parlé ont eu lieu pen- dant mes absences. Mes photos sont vouées au propos quotidien. Rien, pas une image pour raconter les différents naufrages, ou la visite de Chirac en 1981, ou surtout la «fronde» des Ouessantins refu- sant la mise en résidence sur l’île des prisonniers basques.
Au début, je n’avais pas le souci de l’utilisation de mes photos. C’était une sorte de chronique que je ramenais à chaque voyage sur les fêtes, les petits événements de l’île, en toutes saisons, au hasard des rencontres. Aux Ouessantins qui m’interrogeaient, je pouvais seulement dire que ce n’était pas pour le journal, ni pour la télévision, ni pour vendre. Ceci contrariait pas mal leurs habitudes : les photos prisent par les journalistes sont forcément typiques et publiées.
Guy Hersant, 1982


Julie Ganzin, La Glacière

Julie Ganzin a réalisé ce projet pour la Ville de Lorient : la Glacière, architecture des années 20 encore présente sur le port de pêche. Elle a extrait de la réalité contemporaine d’un territoire une hybridation du regard sur le paysage en tant que zone environnementale et comportementale. Ce travail n’efface pas l’activité organique du sacré monstre de béton au profit de l’indifférence ou de l’affection, de la distance ou de l’habitude selon le regard des habitants du site. L’artiste tente de réaliser cet équilibre sur le fil avec le tranchant de la photographie en noir & blanc et couleurs. Elle tourne en effet autour de l’édifice, expérimente diverses distances, entre dans ses entrailles, questionnant ainsi sa place dans le paysage.



Stéphane Cuisset, “Dock et dockers”

Stéphane CUISSET est né en 1958 dans le Nord. Etudes de photographie à l'école le "75" à Bruxelles sous la direction de Yves Auquier. Vit depuis 1981 à Lorient. Photographe indépendant depuis 1990. 1ère exposition personnelle en 1992 sur le Port de Lorient. " Décembre 1991, le mouvement des Dockers se durcit, les grèves et les manifestations se multiplient. Je photographie l'une d'elles pour une agence de presse parisienne. impressionnant : 3 000 personnes, hommes et femmes défilent dans les rues de Lorient. Tous les grands ports de l’atlantique sont représentés. Je suis le seul photographe d'agence présent et mes photos se vendent bien. Mais cela restera des photographies anonymes ou aucune émotion ou relation ne transparaît. Étant convaincu que la photographie est une perpétuelle découverte, de l’autre notamment, (après cette manifestation, je n'en connaissais pas d'avantage sur le travail, la vie, la lutte des dockers), j'ai voulu repartir à zéro, commencer par aller voir ces personnes sur leur lieu de travail. En plein hiver, la nuit, avec mon vieux 6 X 6 (j'avais laissé mes Nikons de reportage),je suis parti au port de pêche. Les photographies pendant le travail ne m’intéressaient pas. Ce que je voulais, je l'ai découvert entre 2heures 1/2 et 3 heures du matin, a l'heure de la pause. Dans une salle qui sert de vestiaire et de réfectoire, le café est prêt (les bouilloires sont pleines d'eau chaude depuis 1/2 heure), la pièce est chauffée. On bavarde, on se réchauffe, on casse la croûte. Ce n’est plus cette ambiance de travail que l'on retrouve dans n’importe quelle usine, mais une atmosphère chaleureuse, animée et forte en rela- tions humaines. C’est la que je photographie mes trieuses et que je les connais un peu plus, la nuit entre 2 heures 1/2 et 3 heures du matin.

Deuxième étape de mon voyage initiatique : le port de commerce. Tout vous incite a prendre la direction opposée. le décor déjà semble vous agresser. La poussière de manioc vous étouffe, les grues, les silos en béton vous écrasent de leur hauteur. Dans les cales des cargos, la chaleur vous accable. On y descend comme dans une descente aux enfers, surtout l’été. Vous êtes dans une four- naise, l'air est irrespirable. Vous êtes submergé par la poussière des céréales.
Dans ce monde fermé, verrouillé, j'apprends au fil des jours, des mois, à connaître, à respecter ces hommes qui traînent derrière eux une image pas toujours rassurante. Je sens que petit à petit l'on m’accepte dans leur "communautés". Les frontières s’ouvrent, une confiance réciproque s’installe. Je découvre des hommes entiers mais généreux, orgueilleux mais solidaires.
On arrive parfois a saisir des instants fugitifs ou la réalité laisse place au rêve, à l'imaginaire. Parfois l’être semble être ailleurs, dans un autre monde."
Stéphane Cuisset, 1992

 

© Stéphane Cuisset, Docks et Dockers





Olivier Aubert, “Dock et dockers”
Olivier AUBERT est né en 1966, à Paris. Photographe depuis 1986. Collaboration à différents journaux, en particulier le quotidien "La Croix". Docks et dockers est sa première exposition personnelle. Photographe professionnel indépendant, il parcourt le pays comme reporter de presse. Avec, pour guide, deux maîtres : l’actualité (il s’agit de vendre le reportage a la presse !) et la passion (comment travailler sur un sujet qui vous indiffère ?).
S’intéressant aux "mutations" du monde du travail, Olivier Aubert a ainsi débarqué - sans idée préconçue - aux ports de Lorient (mais aussi à Dunkerque, au Havre...). Pendant un an, il est plusieurs fois revenu ici, pour des séjours de quelques jours, apprenant, tout seul, à découvrir un monde mal connu. Travail de terrain, avec ses phases exploratoires, initiatiques, comme un apprivoisement réciproque de deux identités (le docker et le journalisme) qui ont, au départ, bien des raisons de se méfier l'un de l’autre. Aller, venir, échanger, échouer, recommencer : le reportage est à ce prix.
Chacun jugera à l'aune de ses propres convictions. Mais il nous a paru que ce reportage avait toutes les raisons d’être exposé, et d'abord ici, à Lorient.
Disons le nettement : nous n'avons pas, les dockers et nous, l’habitude de nous fréquenter. Ce n’est injure à personne de le constater. Du moment qu'on ne parle pas "à la place de l’autre".
Pour nous, le port, ses docks et ses dockers, c’est d'abord la fascination d'une mythologie. Culture cinématographique, littéraire, pas toujours dénuée d'arrière-pensée, mais nourricière d'un imaginaire collectif. Et puis, à Lorient, le port (pour nous qui n'y travaillons pas) ce sont des souvenirs de nuits de fête ou de petits matins blêmes à la criée ou aux bords des quais : terrain vague, d'errance et de rêve.
D’autre part, l’héritage d'une conscience sociale qui nous autorise, au moins, a porter une réelle sympathie, à un "bastion ouvrier", nous a décidé a donner corps au projet d’exposition.
Olivier Aubert a fait un vrai reportage, toutes les faces du travail des dockers y sont présentes - les caractères particuliers de l'embauche, la dureté des conditions de travail, sa dimension individuelle et collective, son ambiance ; le portrait physique des travailleurs, les colères, les joies et les nostalgies. Bref, toute une culture qui, pour n’être pas nôtre, n'en est pas moins riche.
Le travail d'Olivier Aubert est sans démagogie : il s’agit bien d'un regard extérieur qui s'affirme comme tel et qui n'énonce rien d’autre qu'un effort d'approche compréhensive, amicale. Les photographies ne lisent ni dans les cœurs, ni dans les têtes, mais évitent, en tout cas, l’anecdote et le folklore, pour parler, au plus près des hommes, dans la meilleur tradition du reportage humaniste (on pense à quelques grands noms : BURRI, GAUMY, SALGADO...?).
Avec des images bien construites, ou le noir et blanc souligne, sans esthétisme exagéré, les cadres spatiaux et temporels du travail, Aubert témoigne de la vitalité d'une culture à laquelle on enjoint de se ..."moderniser" ou de disparaître. (Quelle époque formidable !)
Patrick Bernier, 1992
 

 

Vignette  © Michel Thersiquel
Photo © Stéphane Cuisset


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© Actuphoto.com Actualité photographique

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