© Fabienne Forel
Médiathèque Saint Gilles Place Jean Jaurès 30800 Saint-Gilles France
Médiathèque Marc Bernard Place Debussy 30900 NIMES France
Biographie
Née à Valence (France) en 1971, j'étudie l'histoire de l'art à l'université de Grenoble et j'obtiens une maîtrise sur la photographie. Après diverses expériences autour de l'édition et du livre d'artistes, je suis photographe depuis 2009.
Ma recherche suit deux axes différents qui se complètent :
- l'intime à travers un projet Femmes du monde où je propose une série de portraits et d'interviews sur le quotidien et la condition de femme de différents horizons.
- le voyage comme un rêve initiateur, sur la poétique des chemins, des rencontres et de la migration initiatique dans l'esprit de Kenneth White (L'esprit Nomade). Où le monde reste ouvert, mystérieux, créateur....
© Fabienne Forel
« Je suis juste née femme »
Note d'intention
Quand je voyageais en Egypte l'année dernière, j'ai voulu visiter la grande mosquée Aznar dans le vieux Caire. Quand je suis arrivée à l'entrée, le gardien ne m'a pas laissé le choix : j'étais dans l'obligation de mettre une burka, enfin un vêtement qui cachait ma féminité aux yeux des hommes qui récitaient le Coran à l'intérieur. En tant que touriste blanche, j'ai refusé de la porter. Le gardien m'a alors empêché d'entrer dans le bâtiment. Enervée, je lui ai demandé pourquoi je devais la mettre, il m'a répondu : "parce que je suis une femme !". J'ai pensé : "et s'il était né femme !?!"
Je suis juste née femme et parce que mon sexe est du genre féminin, je dois me couvrir le corps et cacher mes attributs ! Pourquoi les règles sont-elles différentes selon le sexe ? Qu'est-ce que je transporte en moi de symbolique ou de réel pour que je sois traitée différemment et que ma liberté soit restreinte ? Qui a établi ces règles et dans quel but ? Quelle est la règle du jeu que j'ai oubliée et à laquelle je suis obligée de répondre ? Et finalement si on bouleversait les règles ? Et si je déclarais de nouveaux droits ?
Toutes ces questions m'ont poussée à repenser et à reformuler les droits universels et fondamentaux de la femme et de l'être humain. Je désirais parler de la femme comme d'un être humain, conscient et autonome, en prise directe avec la vie, traversé par elle, dans une réalité sans cesse en mouvement et créatrice de désirs et de jouissances.
En préparant ce projet, je me suis rappelé cette expérience et mes interrogations. Il m'a semblé important voire essentiel de redéfinir clairement ces droits universels. M'inspirant de la Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne d'Olympe de Gouges de 1791, je propose aujourd'hui une déclaration des Droits universels de la Femme à l'aune de 2011. Cette déclaration définit les droits légitimes en tant qu'être humain aimant et protégeant la vie. Je réaffirme les droits de liberté de mouvement, de pensée et de parole, de décision et de choix. Je donne la plus grande importance à la vie et à l'humain et j'espère avoir ouvert des sentiers inconnus dans le respect de la sensibilité féminine.
Avec cette Déclaration, je veux également rendre un hommage aux femmes que j'ai rencontrées au cours de mes voyages au Maroc, en Inde, au Canada, en Finlande, en France et en Egypte. C'est un hommage photographique à leur courage, à leur dignité, à leur force et à leur beauté.
© Fabienne Forel
« Cette jeune photographe a le goût des portraits comme celui des voyages. Elle s’intéresse en particulier aux femmes, à la condition féminine mais aussi aux aspects de cette condition par l’exploration de sociétés très disparates. Ainsi photographie-t-elle à cru la jeunesse, la maternité, la maladie ou la vieillesse chez les femmes du monde occidental à travers leurs métamorphoses biologiques et sociales. Pour les autres femmes, son regard est celui d’une passante, obligatoirement moins scrutateur mais le contexte social et la recherche psychologique que ses photos saisissent, fixent le sens des clichés de Fabienne Forel. Elle garde parfaitement le cap de sa recherche. De telle sorte qu’il n’y a pas de rupture chez elle entre Occident et Orient mais bien un respect et une protection certaine de sa part pour des êtres souvent dominés jusqu’à paraître d’emblée des victimes. Sans ambigüité, Fabienne Forel montre aussi la force invincible de ces femmes matricielles d’Inde ou d’Orient rencontrées au gré de pérégrinations qui permettent à l’artiste de suivre sa pensée dans un changement complet de contexte. Cet universalisme s’accorde précisément avec celui des Lumières d’où, par ailleurs, il provient. L’âge des lumières a été parmi les premiers à raisonner sur la nature, sur l’homme et sur la place de la femme dans la société. Ainsi Olympe de Gouges, pur produit de la haute culture de l’élite qui prend au mot l’égalitarisme prôné par la Révolution en rédigeant en 1791 les droits de la femme et de la citoyenne, dédiés à Marie Antoinette, au terme d’une carrière littéraire tout empreinte de luttes contre l’esclavage, pour la reconnaissance des droits de la femme et de militantisme en faveur de la République. C’est cet engagement intrépide dans une période de renversement des valeurs du passé que Fabienne Forel a souhaité placer en exergue de son exposition, soulignant ainsi la base lumineuse d’un travail féministe contemporain. Un système de 15 panneaux et de 17 photographies en noir et blanc imprimées osera le dialogue entre les cultures et les âges.»
Laurent Puech, directeur du pôle culturel du Château d'Assas
© Fabienne Forel
« Intime Errance »
Médiathèque Marc Bernard
Portraits au fil des âges
La série Intime Errance parle du cycle de la vie, de ses étapes essentielles et de l'expérience humaine. A travers tous ces portraits de personnes d'âges et de pays différents, Fabienne Forel cherche à nous faire sentir la pluralité des vies et en même temps ce qui les unit : la force de vivre !
Photographe-voyageuse, Fabienne Forel poursuit une approche exploratoire et sensitive du monde qui favorise le rapprochement avec la dimension humaine et avec la sensation d'unité au-delà de la diversité. Une captation photographique d'une errance où le monde reste ouvert et créateur... Quand elle ne parcourt pas le monde, Fabienne Forel vit et travaille à Saint Hippolyte-du-Fort (Gard).
Photos et vignette © Fabienne Forel