© Jacques du Sordet - Transparences
Domaine de Chaumont-sur-Loire 41150 Chaumont-sur-Loire France
Projet artistique
Photographe de reportage pendant près de trente ans, j’ai parcouru le monde en cherchant l’instant magique où, dans mon viseur, tout s’assemble et prend un sens. Saisir l’image dans toute son intensité, alors qu’elle disparaît déjà, forme le regard et l’exigence artistique.
Au fur et à mesure des années, j’ai commencé toutefois à éprouver une forte attirance pour le dessin et la peinture. Sans doute l’envie de m’extraire du côté “figé” de la photographie, d’explorer d’autres textures, plus “souples”, plus créatives.
Je me suis donc mis à la recherche d’une technique qui me permette de mêler la liberté créative de la peinture et la puissance de la photo, sans privilégier l’une ou l’autre. La fusion du réel et de l’imagination, du vrai et du créé ; la matière picturale et le rendu parfait de la photographie.
C’est à partir d’un travail sur les fleurs, qu’elles se sont ensuite imposées comme source d’inspiration. Par essence, elles s’offrent au regard dans toute l’étendue de leurs possibilités sans contrainte de temps ni de mouvement. À l’image du sculpteur ou du peintre, je peux alors façonner la matière infiniment riche qui les
compose. Couleurs, lumière, textures naturelles et peinture, chaque élément enrichit les autres pour tendre vers une nouvelle matière, tantôt minérale et cristalline, tantôt végétale et marine.
Ce travail est aussi une réponse à la surabondance d’images photographiques qui aujourd’hui scrutent le réel et l’épuisent en oubliant qu’il se révèle davantage lorsque l’on s’en écarte.
Il y a enfin l’aspect artisanal du métier de photographe avec lequel cette série me permet de renouer. C’est un travail méticuleux où le hasard n’a que très peu de place et qui exige une technicité maîtrisée (lumière, profondeur de champ)
sans recourir cependant à aucune forme de retouche.
Bien davantage que “l’accident photographique”, ce qui m’intéresse c’est de mettre en forme, patiemment, scrupuleusement, l’ensemble des éléments qui me permettront d’obtenir ce que je recherche.
Cette série marque une étape essentielle dans mon parcours. À présent, tout est possible, à mon rythme, et selon les contraintes que j’ai choisi d’adopter, en me détachant de celles qui m’étaient imposées. Une forme de liberté où rigueur et créativité ouvrent la voie à de nouvelles et passionnantes possibilités. Jacques du Sordet – Mai 2012.
Repères biographiques
Né à Lyon en juin 1962, Jacques du Sordet découvre la photographie à 15 ans (avec une boîte de jeu de construction d’un appareil photo reflex).
De 1984 à 1986 Etude d’ingénieur à Montpellier (ISIM). Première exposition de photographies en 1987 à Lyon à la galerie Michalet (Travail sur le mouvement).
1988-1989 : Mission de coopération au Cameroun en tant qu’ingénieur informaticien et premiers travaux photographiques pour l’hebdomadaire Jeune Afrique.
En 1990, Il s’installe à Paris comme photographe indépendant spécialisé dans le reportage de voyages et parcourt le monde. Représenté par l’agence de presse photographique ANA à Paris (Anna Obolensky) à partir de 1995. Travaux de commandes de photographies de voyages pour des magazines français : Grands reportages, Géo, Figaro Magazine, Musée Art... Publication de livres de voyages aux Editions du Jaguar (Djibouti, Sénégal, Togo, Madagascar...)
A la demande d’Anna Obolensky, il prend la direction de l’agence ANA en 1999. L’agence représente une cinquantaine de photographes français et étrangers.
En parallèle à la photographie de voyages, il travaille dans la photographie de mode depuis 2004. En 2011, il s’installe avec sa femme et ses 3 jeunes enfants dans le parc naturel du Perche, et vit entre la campagne et Paris.
Il s’investit alors dans une recherche personnelle permettant de mélanger photographie et peinture. Il travaille d’abord sur le thème de la nature et du paysage puis se spécialise dans les natures-mortes de fleurs.
Il commence sa série Transparences en avril 2012.
Vignette © Jacques du Sordet