© Eugenio Recuenco
La Galerie Particulière 16 rue du Perche 75003 Paris France
Territoire privilégié de dialogue entre les nations, l’art est pour Pernod Ricard un véritable trait d’union entre les différentes cultures qui composent le Groupe. Mécène historique de l’art contemporain, le co-leader mondial des Vins et Spiritueux commande chaque année, depuis 35 ans, une oeuvre à un artiste contemporain. Cette réalisation est notamment destinée à illustrer la couverture de son Rapport Annuel. Depuis 2009, une « carte blanche » est donnée à un photographe reconnu sur la scène internationale pour réaliser des portraits de collaborateurs, premiers vecteurs du succès et de la créativité de l’entreprise.
Après Marcos Lopez en 2010 et Denis Rouvre en 2011, c’est Eugenio Recuenco qui a été choisi en 2012. Artiste espagnol, son travail est à la croisée des arts par les nombreuses références cinéma- tographiques qui émaillent son travail photographique. Véritable « conteur » des temps modernes, il aime dévoiler ses modèles dans des fresques magistrales qui suggèrent une histoire, un scénario. Pour Pernod Ricard, le Madrilène plonge le spectateur dans un monde onirique et élégant évoquant les années 1920, les swinging twenties aux couleurs poétiques et rétro, à mi-chemin entre réalité et fantastique.
Les neuf photographies et la fresque monumentale qui composent son oeuvre construisent une nar- ration captivante autour de la connexion humaine. Sous la direction d’Eugenio Recuenco, neuf « couples » de collaborateurs ont été choisis pour figurer sur les photos. Partageant une même fonction, une même passion pour un métier ou une marque de Pernod Ricard, les modèles ont fait preuve d’audace en participant à cette aventure au résultat baroque et décalé. L’oeuvre principale les réunit dans une fresque géante, dévoilant une histoire qui tisse des liens entre chacun d’eux. Devant l’objectif malicieux du photographe, la connivence s’est créée: lors de ce moment exceptionnel partagé, la connexion apparaît. Un exercice magique et unique pour les collaborateurs, et un grand moment de convivialité capté par l’oeil d’un photographe talentueux.
© Eugenio Recuenco
Questions à Eugenio Recuenco
Comment est né ce projet ?
Pernod Ricard m’a contacté pour réaliser un projet photographique, et j’ai été séduit par le concept : le Groupe nous offre l’opportunité de créer de A à Z le projet artistique, d’imaginer totalement un univers à partir de collaborateurs qui deviennent nos modèles d’un jour. Le processus créatif est complet, depuis l’invention du concept jusqu’à la prise de la photo. Nous avons ainsi travaillé autour du thème de la communication, du lien entre les êtres humains. Le thème « Connected » se retrouve à la fois dans les portraits, dans lesquels on retrouve des couples de collaborateurs, mais également dans la fresque globale, qui connecte tous les personnages entre eux.
Quelle est cette histoire dans l’œuvre que vous avez créée ?
Il s’agit d’une reproduction complète d’une ville, que l’on contemple à différents moments de la journée. J’aime capter l’œil des spectateurs en créant des zones plus sombres : au premier regard, le spectateur ne peut pas saisir l’intégralité des détails de l’œuvre. Il lui faut essayer de saisir le sens, les détails, les subtilités de le photographie. Mise bout à bout, cette fresque représente une histoire sans fin.
Quelles ont été vos sources d’inspiration sur le projet ?
L’univers que j’ai créé s’inspire du surréalisme, et plus précisément du travail de Giorgio de Chirico, mais aussi de la bande dessinée. Cette ville, néo-baroque, est un mélange entre ces deux influences artistiques très différentes. Le décor imaginé est volontairement neutre, dans des tonalités grises : le style et la couleur sont apportés par des détails, et surtout par les personnages qui animent le décor par leur énergie, leur façon d’habiter la scène. Ceux-ci semblent sortis d’un film de cinéma muet : j’ai travaillé à partir d’archives photographiques prises sur les tournages de l’époque. Pour les costumes, je me suis inspiré du style des années 20, les swinging twenties, dans un style baroque et cabaret.
© Eugenio Recuenco
Né à Madrid au mois de Mai 1968, Eugenio Recuenco compte aujourd’hui parmi les photographes espagnols les plus réputés internationalement. Il est considéré comme l’héritier des grands maîtres de la peinture classique espagnole tels que Goya, El Greco ou encore Zurbarán, partageant avec eux la maîtrise quasi-parfaite des jeux de clairs-obscurs. Ses photos, hautement évocatrices, font plonger le spectateur dans un monde mystérieux et féérique, très inspiré de l’univers du cinéma. Etudiant en arts plastiques, Eugenio Recuenco s’est d’abord exprimé dans le domaine de la pein- ture. Il a ensuite été propulsé sur la scène mondiale par des photos de mode pour des magazines tels que Madame Figaro, Wad et Vanity Fair, puis par la réalisation de campagnes publicitaires pour de grandes marques. Il a fait l’objet de nombreuses expositions dans les principales galeries et musées d’Espagne, notam- ment au Circuit 8 (art et mode) à Barcelone, au Centro de Arte “Reina Sofía” de Madrid avec « Tras El Espejo » (mode espagnole), à la BAC (Barcelona Arte Contemporáneo) de Barcelone, à la galerie ABC du salon ARCO où il a remporté le premier prix de photographie, sans oublier une exposition à La Santa (espace expérimental et de création contemporaine) à Barcelone. Pour son œuvre « Concepción, Parto, Juego y Educación » (Circuit, 2003), il a reçu le Prix ABC de Pho- tographie (Prix National de Photographie en Espagne), tandis que «Playstation» lui a valu les Lions d’Or et de Bronze au Festival de Cannes 2005. Eugenio Recuenco a exposé ces dernières années au Naarden Photofestival des Pays-Bas avec PhotoEspaña, au festival “Art Toronto 2007 », dans la galerie Bertin-Toublanc de Paris, et au Photofestival de Miami. En 2008, il a également participé à une œuvre vidéo projetée dans le cadre des Rencontres d’Arles, puis en 2009 il a réalisé l’exposition «Matarte es Matarme». Depuis quelques années, ce touche-à-tout réalise des vidéos et courts métrages. Il a reçu il y a trois ans le Premier Prix de la Semaine du Film International de Mexico, pour son court métrage «Esencia de una Seduccion». Pour le Fisher Center du Bard College à New York, il a été directeur artistique et créateur du décor de l’Opéra «The Huguenots ».
Vignette et photos © Eugenio Recuenco