© Julien Gregorio
Galerie du Crochetan Rue du Théâtre 6 CP 512 Monthey Suisse
Reto Albertalli
Insomnies – Rencontres en Palestine
Après un premier voyage à la surface des clichés, Reto Albertalli retourne dans les Territoires Occupés de Palestine - sur invitation du Freedom Theater de Juliano Mer Khamis - pour donner des cours de photographie à des jeunes filles. Il se trouve dans le camp de réfugiés de Jenin, bastion d’une résistance violente, particulièrement lors de la deuxième Intifada.
En invitant les jeunes photographes locaux à modeler leurs propres images loin de nos projections, Reto Albertalli évolue dans son projet personnel en cherchant derrière les façades, dans les regards et les gestes, la lourdeur noire et fatigante d’une occupation. La situation pèse depuis trop longtemps sur une minorité qui se radicalise dangereusement, désespérément.
À travers son travail, le photographe est le témoin de scènes de vie entre tradition et modernité. À l’aide de son appareil photographique, il fait des rencontres précieuses: leaders de la résistance ou encore jeunes filles au lourd passé marqué par des tentatives d’attentats suicides, tous entre traumatismes et mythes. Ces découvertes, fortes et intimes à la fois, ont été autant d’occasions inattendues de révéler qu’en ces lieux empreints d’une violence quotidienne, on ne trouve ni haine pure ni jugement fondamentaliste. Plutôt résignation, égarement et peur. L’autre sort alors de l’anonymat et on le sent proche: universellement humain.
Reto Albertalli (1979) photographe suisse. Vit et travaille entre le Tessin où il est né et Genève, où il est co-fondateur de l’agence Phovea.
Après la maturité artistique du CSIA à Lugano et le diplôme supérieur en photographie de Vevey, il travaille comme photojournaliste, d’abord pour une agence locale, puis en tant que freelance pour certains des journaux les plus importants de Suisse.
En 2011, il est classé deuxième dans la catégorie «World» du Swiss Press. Il remporte le premier prix pour les jeunes Suisses VFG, est sélectionné plusieurs fois pour The Selection – Swiss Photo Award. Il reçoit une mention d’honneur au prix Yann Geffroy de l’Agence Grazia Neri, Milan, qui le représente jusqu’à sa fermeture. Pour la troisième fois, il est nominé pour le World Press Masterclass et sélectionné pour le Noor – Focus on Monferrato Masterclass.
Reto Albertalli aime voyager pour photographier : sa passion l’a porté dans plusieurs villes d’Europe centrale, au Mali, en Roumanie, dans les pays de l’ex-Yougoslavie (Kosovo, Serbie, Bosnie, ...), dans les Républiques islamiques d’Iran et d’Afghanistan, et dans les territoires palestiniens occupés par Israël. Entre autres choses, ces expériences lui permettent de réaliser des mandats pour documenter les projets philanthropiques de Rolex (Genève) dans des pays du Moyen-Orient, mais aussi en Amérique du Sud.
Il parle couramment l’italien, suisse allemand, allemand, français et anglais.
© Reto Albertalli
Julien Gregorio
Squats – L’habitat alternatif à Genève, 2002-2012
Dans les années quatre-vingt, à Genève, le squat fut considéré comme un moyen de lutte contre la spéculation immobilière et de ce fait toléré par la ville. On créa même une police spéciale appelée « brigade des squats» censée faire l’intermédiaire entre les propriétaires et les squatters. Au milieu des années 1990, jusqu’à 160 lieux étaient occupés simultanément par plus de 2000 personnes.
Dans ces lieux vides et délabrés, laissés à l’abandon depuis des années, s’est développée une façon de vivre parallèle, avant tout communautaire et associative, basée sur le partage et l’expérimentation de modèles alternatifs à la société marchande et consommatrice. Sous prétexte que la spéculation immobilière est terminée, et qu’il n’y a plus d’appartements, on évacue des gens sans les considérer comme des habitants, sans proposition de relogement et sans possibilité de perpétuer leur expérience de vie collective.
Aujourd’hui, le squat s’est exilé dans des roulottes à la périphérie de la ville, conséquence de l’abandon des politiques tolérantes qui prévalaient avant les années 2000.
Le photographe Julien Gregorio propose à travers une exposition et un livre les portraits sur 10 ans (2002-2012) du mouvement squat à Genève. Ses photos évoquent des installations, des vies quotidiennes, des évacuations et les évolutions d’une forme d’habitat motivée par la crise du logement et des aspirations à la vie communautaire. On découvre que l’histoire du mouvement squat à Genève a été aussi celle de l’invention d’une ville un peu plus hospitalière à la diversité des personnes et des manières de vivre. Ce travail en est la mémoire ouverte.
Squats, Genève 2002-2012 est publié aux éditions Labor et Fides.
Julien Gregorio est né à Genève en 1978. Après sa maturité, il abandonne les bancs de l’université de sciences sociales pour se lancer dans la photographie.
En 2000 il entre à l’école de photo de Vevey d’où il sort diplômé de la formation supérieure en 2003. Passionné par le documentaire social, il travaille depuis comme photographe indépendant pour différents journaux et associations. Il est également sous contrat avec les Hôpitaux Universitaires de Genève pour lesquels il effectue des reportages sur le monde médical. Il réalise en parallèle des travaux personnels, notamment sur le sujet du logementet de la précarité. Il installe son atelier à l’ex-usine Kugler en 2004, fait partie de l’association d’artistes «Cheminée Nord» et rejoint le collectif de photographes «Strates» de 2005 à 2010. Il est actuellement co-fondateur du collectif/agence «Phovea» qui doit éclore au printemps 2013 et prépare un travail sur l’autoconstruction dans le Bidonville de Daravhi à Bombay.
Plus d'informations sur http://www.crochetan.ch/
Photo © Reto Albertalli
Vignette © Julien Gregorio