© Jean-Luc Bertini
Du 24 novembre au 14 décembre, célébration de l’Ode à la ligne 29 des autobus parisiens de Jacques Roubaud. Structuré en 6 chants et 35 strophes, ce texte drôlatique, composé en alexandrins assez particuliers, parcourt Paris au rythme des arrêts de la ligne 29 et de la mémoire démentielle de l’auteur.
L’Ode à la ligne 29 des autobus parisiens est une traversée de Paris d’une rare force d’évocation. Elle s’attache aussi bien à décrire des bâtiments situés sur le trajet que des souvenirs afférents, des boutiques, des quidams.
Nous avons ainsi pris contact avec le photographe Jean-Luc Bertini, qui est un lecteur de l’œuvre de Jacques Roubaud (il est de fait l’auteur de la photographie de Jacques Roubaud en couverture de ce dossier), pour lui proposer de transposer l’esprit du texte dans un tavail photographique. Notamment connu pour ses portraits d’écrivains et sa culture littéraire (co-fondateur de la revue Le Femelle du requin, il prépare en ce moment un numéro spécial consacré au poète Jacques Réda, autre explorateur de Paris), cet artiste a aussi développé plusieurs travaux dédiés aux voyages et aux explorations urbaines (séries La Mer noire, Paysage américain, Kilomètres à l’est). Il a accepté le principe d’une carte blanche pour concevoir 35 photographies liées au 35 arrêts de la ligne 29.
© Jean-Luc Bertini
En réponse à l’écriture, le photographe Jean-Luc Bertini présente Mes prises du 29
« J’aime bien l’autobus et le privilégie au métro. J’aime bien l’autobus mais pourtant ne l’emprunte guère. Pour y monter plus souvent, il me faudrait des habitudes que je n’ai pas. Et puis, je le dis tout net : j’apprécie l’autobus mais lui préfère le deux roues, plus pratique et rapide à mon goût. Ce pourrait être alors un malentendu. Or, pour réaliser ces prises de la ligne 29, je ne suis pas sûr qu’il faille à tout prix aimer y embarquer. C’est déjà ce premier point qu’il a fallu trancher. A suivi ensuite un rasant soliloque. C’est pourquoi la méthode (et sa contrainte) a consisté à suivre la ligne à pied comme on eut fidèlement suivi une cordée, avec parfois une indiscrétion de côté. La ligne 29 traverse un sacré Paris composite mais les passants sont à mes yeux les mêmes. Je présente ainsi ici 12 images où de faux passagers seraient l’instant d’un vers, je me plais à le penser, les figurines projetées d’une ode de Roubaud.»
© Jean-Luc Bertini
Photos et vignettes © Jean-Luc Bertini
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