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La Galerie le 29 présente l'exposition «Bagbazar» de Karine Moge

Mardi 27 Novembre 2012 14:00:01 par actuphoto dans Expositions

La galerie La Galerie Le 29 est une galerie de photographie qui pre?sente une a? deux expositions par mois de photographes contemporains, a? de?couvrir ou a? rede?couvrir. E?clectique dans ses choix,
Expositions du 11/12/2012 au 3/2/2013 Terminé

Galerie Le 29 29, Rue des Recollets 75010 Paris France

Karine Moge, «Bag Bazar»

De nos jours, au détour d’une rue de Calcutta... Une grille entrouverte sur une cour... À l’abri des regards, un groupe d’hommes jeunes s’active sur des appareils de musculation. Étirements, tractions, abdominaux, flexions-extensions, altères... Les visages sont concentrés sur l’effort mais sereins. Le lieu vétuste est équipé sommairement, les machines et outils de bodybuilding usés ou obsolètes. Mais peu importe, l’application est totale.

Karine Moge a découvert par hasard le « Bagbazar Tarun Bayam Samity » ou « Bagbazar Gym ». Dans ses pérégrinations au cœur de Kolkata, nom bengali de la troisième agglomération indienne, parmi les 16 millions de personnes qui y vivent, elle est vite tombée sous le charme de ce petit club de sport, à l’écart du tumulte, du trafic et de l’activité trépidante de la mégalopole.

 

Karine Moge, "Bagbazar gym" © Karine Moge, courtesy Galerie Le 29, Paris

 

Fidèle à sa philosophie de vie et à sa démarche de photographe, Karine a fait confiance à ce hasard et a su laisser le temps faire son chemin. Patiente, son approche n’est ni intrusive, ni brusque. Elle observe à distance. Mais sans être distante. Elle sait exactement où est sa place. Elle saisit tout en respect et en douceur ces jeunes hommes venus sculpter leur corps dans cette salle de gym désuète.
Les images de Karine ne sont ni anecdotiques, ni spectaculaires. Aucun jugement de valeur, aucune condescendance. Sa sincère et attentive empathie nous invite à prendre le temps de découvrir ces images, et percevoir un peu de la vie de ces jeunes indiens. C’est le temps que Karine s’est imposée pour réaliser ses images qui s’impose de nouveau à nous lorsque nous les regardons. Il faut s’accorder une pause face à chacune d’entre elles, se laisser gagner par les sons qu’elles génèrent, rester accroché aux regards et aux corps, les accompagner dans leurs efforts. Se laisser porter par le souffle léger, contenu, de l’exercice puis du repos.
C’est la persévérance, la confiance en soi, la volonté qu’à su saisir Karine dans cette série.

S’il est bien question de témoignage dans « Bagbazar gym », ce n’est en aucun cas un reportage voyeur, ni même « coup de poing ». Karine témoigne de la volonté, de la détermination des ces jeunes gens. C’est à une réappropriation que nous assistons dans les images de la photographe. Le corps est véritablement pour ces jeunes une variable qu’ils peuvent totalement contrôler chaque journée, par la fréquentation assidue de cette salle de sport. C’est peut-être une manière de se rassurer sur la maîtrise de leur destin, de leur vie quotidienne, au cœur d’une ville géante, à la fois actrice et victime d’une économie mondialisée.
Sculpter son corps est une manière d’atteindre un idéal, un modèle, que ce soit à Paris, à New York, à Rio, à Durban ou ici à Kolkota, où l’imagerie des héros de Bollywood est si prégnante au sein de la jeunesse indienne. Une recherche qui nous ramène à quelque chose de commun, d’universel, et d’humain. Un grande considération pour ces jeunes émane des ces photographies. L’approche documentaire n’est pas froide, elle est intuitive et s’ouvre à l’émotion, au sensible, sans jamais tomber dans la sensiblerie, encore moins dans le misérabilisme. Karine permet de regarder au-delà des apparences. Sans s’interdire le beau.
Dans l’observation et la restitution de cette petite salle de gym, c’est un autre visage de l’Inde que Karine Moge offre à notre regard.

 

Karine Moge, "Bagbazar gym" © Karine Moge, courtesy Galerie Le 29, Paris

 

 

« Louis Malle a dit à propos du tournage de son film «Calcutta» : «se débarrasser des stéréotypes, se jeter dans la réalité sans idées préconçues en se laissant complètement aller». C’est comme cela que j’ai abordé ma première rencontre avec l’Inde. Je n’avais aucune idée de ce que j’allais photographier mais j’avais en revanche une idée très précise de ce que je ne voulais pas photographier : l’Inde des pauvres et des dormeurs de rue, l’Inde des clichés misérabilistes. Une misère qui est malheureusement d’une photogénie indécente. C’est par hasard que je suis tombée, en poussant une grille entrouverte, sur la gym de Bagbazar. »
Karine Moge

Karine Moge est française. Elle vit à Singapour. Après un début de carrière dans la finance, elle s’est orientée vers la photographie qu’elle a étudiée à l’Université de Westminster, à Londres, pendant 3 ans. Elle est diplômée en 2011 d’un BA Hons in Photography. Dans les nombreux voyages qu’elle accomplit, la photographie est pour elle le moyen de découvrir l’autre, souvent dans l’observation du quotidien.

 

Karine Moge, "Bagbazar gym" © Karine Moge, courtesy Galerie Le 29, Paris

 

Karine Moge a souhaité partager le point de vue d’une personnalité indienne sur sa série d’images. Jyoti Angresh est une sociologue indienne. Elle a vécu dans différentes villes en Inde, avant de s’établir à Singapour.
“Karine’s gym. Une réaction indienne”
“Elle l’appelle le «Bagbazar gym», moi je l’appelle le «Karine’s gym». Car qui d’autre a pris le soin d’entrer par cette porte délabrée et de capturer ces images fascinantes, qui parlent d’elles mêmes ?
J’aurais pu passer à cet endroit des millions de fois, je ne l’aurais jamais vu sous l’angle et la lumière avec lesquels Karine l’a perçu. Peut-être que le conditionnement d’une vie entière m’a appris à me tenir à l’écart de ce lieu chargé de testostérone : qui sait quels dangers demeurent cachés, là où ces hommes à moitié nus se rencontrent régulièrement pour s’exercer et développer leurs muscles ?
Une généralisation injuste, oui. Et Karine a évité cela. Elle m’a forcée à porter un autre regard sur ce que je considère comme banal et m’a presque déstabilisée avec une tranche de vie de tous les jours sur laquelle je ne m’étais jamais arrêtée. Ce qui m’a semblé si banal représente un fascinant sujet d’étude pour Karine. Et maintenant, plus je regarde ses images, plus elles me parlent.
Un “Firangi” : c’est ainsi que l’on nomme un étranger en Inde, et spécialement un étranger à la peau blanche. Karine est la parfaite “Firangi” avec sa peau blanche, ses cheveux blonds, ses yeux bleus, son élégance occidentale. Son point de vue est extérieur mais ses images de la gym ont réveillé une catégorie de sentiments en moi. Qu’en est-il de ces hommes et de leur activité qui ont attiré le regard d’un étranger ?
C’est le pays où la spiritualité et Bollywood co-existent harmonieusement. Tout autour fleurissent les exemples de mélange entre le moderne et le traditionnel . Et la gym de Bagbazar le démontre. L’équipement est désuet. Le local est simple. Mais ces hommes ont des ambitions éternelles. Il faut avoir conscience que les films de Bollywood jouent un rôle important dans la construction des idéaux en Inde, et plus particulièrement pour ces hommes jeunes qui s’imaginent en “héros” dans la comédie musicale de leur propre vie, impressionnant les filles.
Je devrais connaître l’histoire de chacun d’entre eux – celle d’un homme séduisant une belle jeune fille de sa localité, un peu timide, un peu taquin, un peu effronté et un peu traditionnel. Ils se rencontrent aux coins des rues ou sur les marchés bondés, parfois cachés des membres aînés de leur famille, mais à l’aise au milieu des autres jeunes. Le changement de notre société est rapide et les manières issues de l’ère victorienne, encore sacrées pour la génération précédente, évoluent également rapidement.
Je me suis rendu compte de la couleur vive des murs et des volets de fenêtres. Elles reflètent un style familier et traditionnel, perçu de nos jours comme une renaissance esthétique. J’ai également remarqué le style des shorts que portent ces jeunes hommes. Ils sont plus modernes que les petits pagnes ethniques dont les hommes s’enveloppent traditionnellement pour s’entraîner. Cependant, ils sont différents de ceux que les hommes portent dans les salles de gym indiennes des quartiers huppés.
Les hommes des salles de gym de Karine ne sont nullement décontenancés face à son objectif, ils sont à l’aise lorsqu’ils sont face à son appareil photo. Peut-être sont-il désormais habitués à voir des étrangers dans leur environnement. Il est également vraisemblable que certains d’entre eux ont aussi déjà voyagé à l’étranger. Durant les derniers 10 ans, tous les coins de l’Inde ont attiré toujours plus de visiteurs venus du monde entier. Mais, les racines profondes de la culture de l’Inde sont toujours vivaces et présentes à l’intérieur de ces villes chaotiques.
Ce que veulent ces jeunes hommes c’est être attractifs pour le sexe opposé, ils veulent être en forme et attractifs. Et dans l’oeil de Karine, ils sont sains et séduisants. Grâce à elle, ils le sont aussi dans mon regard. Je partage une culture commune avec ces hommes et suis familière de ces lieux. Il a fallu une femme différente pour faire naître en moi une nouvelle perception de ce que je pensais ordinaire, commun, banal.»
Jyoti Angresh

La galerie
La Galerie Le 29 est une galerie de photographie qui présente une à deux expositions par mois de photographes contemporains, à découvrir ou à redécouvrir. Éclectique dans ses choix, la Galerie Le 29 présente des photoreporters, des portraitistes, des humanistes, des photographes de paysages... Le seul critère pour être présenté : avoir du talent.

 

Photos et vignette © Karine Moge


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© Actuphoto.com Actualité photographique

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