© Charly Montet.
Maison d'Europe et d'Orient 3 passage Hennel 75012 PARIS France
"Cette série d’images est issue d’une lecture, à l’automne 2010, d’un ouvrage de Sylvie Lasserre, Voyage au pays des Ouïghours. A cette époque, la question ouïghoure se trouve indirectement mise en lumière par l’attribution du prix Nobel de la Paix à Liu Xiaobo, connu pour sa critique de la politique du gouvernement chinois au Tibet et pour son engagement en faveur du respect des droits de l’homme au Xinjiang.
Le Turkestan chinois, autrement appelé Xinjiang par le gouvernement chinois, est une région extrêmement atypique. Situé à l'extrêm-Ouest de la chine, cette partie du pays est accoudée à plus de huit pays (Mongolie, Russie, Kazakhstan, Kirghizistan, Tadjikistan, Afghanistan, Pakistan et Cachemire Indien). Les Ouïghours sont une des 56 minorités que comprend la Chine, et ils constituent l'ethnie majoritaire au Xinjiang. Ils sont culturellement et ethniquement plus proches de l'Asie centrale que de la Chine : de confession musulmane, ils parlent leur propre langue, un dérivé du turc. Sur le plan politique, il s'agit de la région chinoise la plus instable. Après une éphémère période d'autonomie avec l'expérience de la République indépendante du Turkestan Oriental de 1933, la région est réintégrée à la Chine communiste dès 1949. Pourtant, aujourd'hui encore, les Ouïghours ne se sentent pas chinois et Pékin se montre extrêmement sévère avec les velléités indépendantistes.
L'immigration massive de Hans, l'ethnie dominante en Chine, s'accélère. Elle permet de cimenter l'unité du Xinjiang et d'accroître le contrôle sur la région, dont l'importance stratégique est capitale pour Pékin. Les Hans représentent aujourd'hui le contrôle sur la région, dont l'importance stratégique est capitale pour Pékin. Les Hans représentent aujourd'hui plus de 40% de la population du Xinjiang, contre 5% il y a cinquante ans. Une bonne partie de la jeunesse ouïghoure a l'impression de rester en marge du développement économique. Les plus vieilles générations qui ont assisté à la transformation de leur région, à la sinisation des villes et à l'érosion de la culture ouïghoure, éprouvent du ressentiment. L'influence grandissante des Chinois au Turkestan est parfois perçue comme une menace par les Ouïghours qui jugent que leur identité est en péril.
© Charly Montet.
En décembre 2010, je suis parti pendant un mois au Turkestan chinois. J'ai voyagé autour du désert du Taklamakan depuis d'Urumqi, en passant par Hotan, Yarkand, Aksu et bien sûr, Kashgar, ce point de rencontre historique des routes de la soie du Nord et du Sud. J'ai tenté, à travers ces photographies, de documenter et de faire apparaître ce qui se joue au Xinjiang : l'influence chinoise, les entraves à la liberté de culte, les difficultés qu'éprouvent les Ouïghours à participer au développement économique de la région, la transformation de Kashgar ..."
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Charly Montet est un photographe amateur. Il commence à prendre des photographies des paysages andins lors d’un voyage à vélo de quatre mois le long de la Cordillère des Andes en 2009. Il interrompt une seconde fois ses études de finance et de sciences politiques pour réaliser cette série sur les Ouïghours du Xinjiang en décembre 2010.
Photos et Vignette © Charly Montet.
