© Marie-Noëlle Boutin
Espace Photographique Contretype Contretype - 4A, Cité Fontainas - B-1060 Bruxelles Belgique
C’est lors de sa première résidence d’artiste au Sénégal en 2002 que Marie-Noëlle Boutin introduit le portrait dans ses paysages urbains. C’est dans ce contexte particulier qu’elle adopte le dispositif de travail qu’elle utilise toujours à l’heure actuelle. Elle se place avec sa chambre technique dans l’espace public, ce qui suscite la curiosité des passants et lui permet d’aborder les gens et de réaliser leurs portraits.
Ses voyages la conduiront ensuite au Bénin, en Palestine, en Chine, en Israël. Après un retour dans le Nord-Pas-de-Calais, elle réalise une résidence d’artiste à Bruxelles-Contretype où elle développe cette manière de travailler dans l’espace public.
Elle est toujours à la recherche de la proximité avec les gens: ce qui reste le plus important, c’est d’établir des rapports humains, de vivre des rencontres. À Bruxelles, ce qui est marquant pour elle, c’est la (les) diversité(s): les lieux, les habitants, les cultures, et Marie-Noëlle Boutin s’attache à montrer cette richesse en s’intéressant aux jeunes adolescents et aux espaces urbains qu’ils occupent.
Dans ce projet intitulé «Territoires de jeunesse», l’artiste s’intéresse particulièrement à cet âge de la vie où ça bouge tellement, cet âge où tous les possibles se jouent, et c’est cette fragilité qu’elle trouve belle.
D’après une interview Jean-Louis Godefroid – Marie-Noëlle Boutin, octobre 2012
BIOGRAPHIE
Marie-Noëlle Boutin (1971) a étudié la photographie à l’Institut Saint-Luc de Tournai, puis à l’Université Paris VIII, ainsi que la filmologie à l’Université de Lille III.
Son travail photographique porte sur la présence humaine dans un territoire. En déclinant son projet dans différents contextes, la photographe s’intéresse aux ressemblances, aux similitudes, à ce qui est commun d’un pays à l’autre, d’une culture à l’autre tant au niveau de l’espace urbain que des modes de vie des habitants. Dans cette quête de l’universel, elle cherche aussi à faire ressortir la spécificité d’une culture, à montrer la particularité d’un lieu, à pointer la singularité d’une identité.
En 2007, Marie-Noëlle Boutin participe à une résidence d’artiste à la Central Academy of Fine Arts de Pékin et réalise un travail sur la standardisation des modes de vie et de l’urbanisme dans la capitale chinoise. En 2008, elle obtient une bourse de Cultures France et photographie des jeunes soldats israéliens en situation de vie quotidienne et des paysages montrant les colonies dans les Territoires Palestiniens. En 2009-2010, elle est invitée par direction des musées de Dunkerque à porter un regard sur la ville et ses habitants. Ce travail a fait l’objet d’une exposition au musée des Beaux-Arts de Dunkerque et d’un livre, Man’s land, publié aux éditions Filigranes.
Dans le cadre de sa résidence à l’Espace Photographique Contretype, elle a photographié des adolescents dans plusieurs quartiers de la ville. Ce travail s’inscrit dans un projet plus vaste, intitulé «Territoires de jeunesse», dont le but est de porter un regard sur l’adolescence dans des contextes territoriaux différents (France, Belgique, Algérie).
Les photographies de Marie-Noëlle Boutin sont présentes dans plusieurs collections publiques en France (Conseil Général de Seine Saint-Denis, Fonds National d’Art Contemporain).
«Man’s land», photographies de Marie-Noëlle Boutin, textes d’Aude Cordonnier, Michel Poivert, Pascal Le Brun-Cordier, éditions Filigranes, Paris, 2010
Infos: www.marienoelleboutin.com
ERIKA VANCOUVER
(DANS L’ESPACE DE LA SALLE DE BAINS)
© Erika Vancouver
Dès 2005, au début de ses études à l’ERG (Ecole de Recherche Graphique, Bruxelles), Erika Vancouver a commencé à constituer une sorte d’«inventaire personnel». Elle pratique une photographie «prise sur le vif» aussi bien dans sa vie quotidienne que lors de ses déplacements à l’étranger. Cette disponibilité à l’«instant» correspond à son tempérament d’observatrice discrète.
Après cette phase de prise de vues intuitive, elle opère un important travail de sélection afin d’organiser des jeux de fiction par l’association d’images, tant dans ses accrochages que dans ses livres d’artiste.
C’est ainsi que ces fragments, comparables à des souvenirs qui s'entrechoquent, forment une nouvelle réalité.
Après être partie à la recherche des origines slaves de sa mère lors de différents séjours à l'est entre 2005 et 2011, elle a souhaité revenir sur les lieux où elle a grandi à Molenbeek, près de l'ancien marché aux chevaux. La maison, aujourd’hui partiellement vidée, abritait une sellerie, entreprise familiale aujourd’hui éteinte.
Durant sa résidence à Bruxelles, Erika s’est penchée sur les restes de cet univers, à la fois proche et lointain. Elle a voulu fixer quelque chose de ce passé.
Dans cette exposition, Erika Vancouver propose une installation composée de 6 photographies et d’un objet sculptural.
Erika Vancouver fut la lauréate, désignée par un jury international, de l’appel à projets «Propositions d’artistes» de l’Espace Photographique Contretype en 2011.