© Philippe Bertin.
Abbaye d'Aniane 50 bd Felix Giraud 34150 Aniane France
Philippe Bertin a découpé la mémoire de l'abbaye d'Aniane en plusieurs strates dont les tags et les fouilles archéologiques sont les signes les plus visibles. "Avec ce travail, nous avons réussi à superposer et associer différentes "couches" de mémoires, on a ainsi tenté de faire ressurgir cette mémoire et toute la frustration l'accompagnant", précise Philippe Bertin.
Une exposition en 3 temps :
L'exposition propose trois séries d'images qui offrent une radiographie du lieu, peuplé d'ombres vivantes.
- 21 triptyques : les triptyques peuvent être lus comme des carottes de glace, formées de couches successives : au plus profond, les fouilles archéologiques, à la surface, des tags et des graffitis qui disent la rage ou l'envie d'une autre jeunesse, et un décor qui livre comme une forme de plainte du passé dans un silence pesant. Chaque triptyque propose des associations d'images, dont le but est de faire sens et de suggérer différentes facettes de l'histoire du lieu, entre réclusion et exhumation.
- 17 diptyques : les diptyques relient le négatif (l'empreinte rémanente) de photographies d'archives d'Henri Manuel à des images infrarouge, saisies aujourd'hui dans les mêmes endroits. La juxtaposition de ces clichés pris à 80 ans d'intervalle, fait ressentir pleinement la dureté du quotidien.
- 2 grands formats : une image unique représente un atelier censé rééduquer les jeunes délinquants par le travail. En vis-à-vis, une image multiple d'une collection de jouets bricolés par Philippe Bertin avec des outils et des matériaux issus des ateliers, traduit le désir d'évasion de l'un de ces mineurs dont l'enfance fut confisquée.