Retour de pêche © Claude Dityvon
Galerie Dityvon Bibliothèque universitaire Saint Serge 57 quai Félix Faure 49100 Angers France
I-Inauguration récente de la Galerie Dityvon
Pourquoi Angers ?
La bibliothèque universitaire d'Angers (BUA) se distingue depuis 2007-2008 par la présence en son sein d'une galerie d'art très active soutenant la création contemporaine. Forte de cinq expositions par an présentant des artistes professionnels, émergents ou confirmés, la Galerie 5 a toujours réservé un créneau d'exposition à la photographie. C'est ainsi qu'on a pu apprécier From Back Home des célèbres suédois JH Engström et Anders Petersen, les photographies N&B et couleurs sur mai 68 de Claude Dityvon, Souvenirs du jeune et non moins connu Mohamed Camara ou encore des photographies en provenance de la Maison de la photographie Robert Doisneau, Izis, A travers les archives de Paris Match.
Au moment de l'extension de la seconde bibliothèque universitaire sur le campus de Saint-Serge et au vu du succès de la galerie 5 extrêmement sollicitée, il est apparu opportun de décliner un second lieu d'exposition, cette fois-ci uniquement dédié à la photographie contemporaine.
Aussi, depuis l' exposition « L'homme qui marche » montrée à la BUA en 2007, une riche collaboration est née avec l'auteur Claude Dityvon et son épouse, Chris, autour d'un projet éditorial rétrospectif et de l'exposition « Mai 68, comme un souffle » qui tournera dans 5 universités du grand ouest en 2008 (Brest, La Rochelle, Le Mans, Rennes, Angers).
La même année, suite au décès de Claude Dityvon, la BUA reçoit un premier dépôt d'archives et des expositions passées. Elle travaille depuis au développement de ce projet unique en France dans les universités qu'est la fondation d'un centre d'étude et de diffusion de l'oeuvre d'un photographe majeur de la seconde moitié du XXè s. Le fonds devrait être à terme constitué de près de 6000 images numérisées, films banc titre, planches contact, correspondance et carnets intimes, tirages d'expositions passées, documentation générale sur Claude Dityvon.
La Galerie Dityvon offre en plein coeur d'Angers et de la bibliothèque universitaire Saint-Serge plus de 50 m linéaires d'accrochage. Elle produira chaque année une exposition inédite sur l'oeuvre de Claude Dityvon et proposera deux autres expositions en association avec les institutions reconnues dans le milieu de la photographie, cette année le Festival Premiers Plans # 25 ans, et The Roma Journeys du célèbre photographe de Joakim Eskildsen.
Pourquoi Claude Dityvon ?
Originaire de La Rochelle, Claude Dityvon (1937-2008) reçoit le prix Niépce en 1970 et co-fonde en 1972 l'Agence Viva qu'il dirigera jusqu'en 1980 avec son épouse Chris.
Imprégné de littérature et de cinéma depuis l'adolescence, Dityvon développe très tôt une rigueur et une maîtrise absolue dans l'invention de ses images où l'anecdote et l'effet facile ne trouvent jamais place. Plus proches de celles de l'École américaine (Walker Evans, Eugene Smith, Robert Frank...) que des "instants décisifs" d'un Cartier-Bresson, les photographies de Dityvon se lisent chacune comme un acte permanent de recréation du réel, un moment suspendu où l'auteur projette sa propre subjectivité et invite le spectateur à faire de même.
Connu du grand public pour ses images de Mai 68 exposées en 1998 au Musée Guggenheim de New York et publiées la même année tous les jours durant un mois dans le journal « Le Monde », Claude Dityvon est aussi reconnu par ses pairs comme l'un des photographes majeurs français du XXème siècle pour la qualité et la richesse d'une oeuvre importante montrée dans plus de 200 expositions personnelles.
Les thématiques abordées par Claude Dityvon sont aussi variées que les bidonvilles, les mineurs, la ville, le monde paysan, le monde du travail, la nuit, la ville, le sport, les canaux du Nord, le cinéma, la bande dessinée,... avec toujours l'Homme pour sujet central.
Pourquoi le parrainage de Marin Karmitz en janvier 2012 ?
➔ L'homme et le cinéma
Figure emblématique du cinéma français depuis plus de quarante ans, diplômé de l'IDHEC, assistant au début de sa carrière d'Agnès Varda et de Jean-Luc Godard, puis réalisateur, il devient le fondateur de MK2 Productions, société qui figure aujourd'hui parmi les quatre principaux groupes cinématographiques français. Il se consacre à produire et à distribuer les films de quelques-uns des plus importants réalisateurs français et européens. Parmi eux, on relève les noms de Claude Chabrol, de Louis Malle, de Jacques Doillon, de Ken Loach, des frères Taviani ou de Luigi Comencini. Il ne se contente pas des valeurs établies mais contribue à faire découvrir au public de nouveaux talents parmi lesquels : Romain Goupil, Claire Denis, Etienne Chatillez, Pavel Lounguine, Cédric Klapisch, Krzysztof Kieslowski.
En tant que distributeur, Marin Karmitz pratique la même ouverture, prenant en charge aussi bien des films d'auteurs consacrés - Wim Wenders, Agnès Varda, Peter Brook - que ceux de nouveaux réalisateurs français - Patrick Grandperret, Manuel Poirier - ou de réalisateurs sud-américains, asiatiques ou africains.
Angers réserve chaque année en janvier une place de choix au cinéma à travers le festival Premiers Plans que Marin Karmitz connaît bien pour y avoir vu nombre des réalisateurs qu'il soutient présider le jury. Ce mois correspondra dorénavant au créneau d'exposition systématiquement réservé à Marin Karmitz qui nous dévoilera chaque année sa carte blanche (janvier 2014 : Laure Vasconi).
➔ L'homme et la photographie
A l'instar de ses engagements pour le cinéma, Marin karmitz s’est construit une réputation à la marge des majors. Comme collectionneur d’art contemporain, il a aussi opté pour des chemins de traverse.
Très impliqué dans l’art contemporain, il a présidé le Centre d’Art contemporain du Château d’Oiron de 1991 à 1996, a été nommé vice-président des Amis du Musée du Jeu de Paume jusqu’en 2004, a été membre du jury du Prix Altadis Arts Plastiques et du jury du Premier Prix Marcel Duchamp. Il est aujourd'hui le principal mécène du prix Niépce organisé par Gens d'Image, institution qui avait récompensé le travail de Claude Dityvon en 1970 d'ailleurs. Il est aussi membre du jury Prix Artcurial du livre d'art contemporain.
« On sait moins que celui qui fut également photographe au temps de son engagement militant a réuni, à côté d'une collection exceptionnelle d'oeuvres d'art, une collection photographique. Cette collection est constituée d'ensembles cohérents qui disent sa fidélité à des artistes dont il suit et accompagne passionnément la création, mais aussi de nombreuses œuvres acquises au fil du temps, échos de préoccupations esthétiques et éthiques, qui témoignent à la fois d'une curiosité, d'une liberté et d'un bel éclectisme. » C. Caujolle / Traverses.
Sa collection constituée entre autres de photographies de Johan Van Der Keuken, Chris Marker, Anders Petersen, Boltanski ou encore Antoine d'Agata, pour ne citer qu'eux, a fait l'objet d'une édition remarquée chez Actes Sud « TRAVERSES » et a fait l'objet d'une exposition aux rencontres photographiques d'Arles en 2010.
Boutres-Le-Port-Aube © Claude Dityvon
II- Galerie Dityvon , « ZANZIBAR »
Programmation annuelle et cycles de conférences
Depuis son inauguration en janvier, la Galerie Dityvon a travaillé à la construction de sa programmation annuelle, officielle depuis la rentrée 2012 : trois expositions toutes consacrées à la photographie, la première faisant systématiquement la part belle à l'artiste dont elle porte le nom, Claude Dityvon, cette année avec « Zanzibar », la deuxième mettant à l'honneur le cinéma, via la carte blanche laissée à Marin Karmitz, sauf cette année où l'on célèbre le « Festival Premiers Plans # 25 ans ». Enfin la dernière exposition de la saison 2012-13 accueillera les célèbres photographies du Danois Joakim Eskildsen, « The Roma Journeys ».
Sur la proposition de Dominique Sagot-Duvauroux, professeur d'économie à l'Université d'Angers et de Lucie Plessis, chaque exposition sera précédée d'une conférence à la BUA, sur un thème en étroite relation avec la photographie : > Le 18 octobre 2012 : « Photographie, analyse de la transition numérique » avec Sylvain Maresca, professeur de sociologie à l'université de Nantes.
> Le 17 janvier 2013 : « Photographie de plateau, photographie de tournage, photogramme : qui est l'auteur » (invité non communiqué)
> Le 14 mars 2013 : « Le livre de photographie, une oeuvre à part entière », avec Bruno Noury collaborateur de la galerie Confluences, Nantes, spécialiste du livre de photographie.
Exposition Zanzibar
Cette année, avec la précieuse collaboration de Chris Dityvon, l'épouse de Claude Dityvon, il a été décidé de montrer un travail « récent » de Claude parti en 2002 sur la trace des habitants de l'archipel de Zanzibar. En photographiant avec la même exigence et poésie tous les habitants de l'île, Dityvon rend une fois de plus, par la force du noir et blanc, un puissant hommage aux insulaires.
« Longtemps sédentaire parisien, Dityvon est devenu ces dernières années un voyageur insatiable. Né dans un port, l'appel du large a eu raison de lui. En juin 2002, il pose le pied sur l'île de Zanzibar. Tel un médium antique il perçoit l'atmosphère insulaire, tantôt pénible, tantôt sereine. Sans rien connaître de cet archipel, excepté son nom, Dityvon parvient à en illustrer l'essence même. Il ne change pas de méthode, conserve le noir et blanc, exclut la mise en scène, bannit l'effet facile. Il avance avec sa seule sensibilité, sa foi secrète en l'homme. Il arpente les rues et les ruelles, de jour comme de nuit, y capte des ambiances très différentes selon les heures et les lieux. Le jour est le temps du labeur et de l'agitation, tandis que le soir est dédié au repos, à la méditation, au recueillement.
Claude Dityvon a su interpréter les caractéristiques de la vie quotidienne des Zanzibaris, femmes, enfants, vieillards, jeunes hommes. Les dockers en guenille, le dos musclé, le corps tendu, manipulent plusieurs tonnes de marchandises; les silhouettes des pêcheurs se détachent sur un ciel crépusculaire; une femme voilée presse le pas; les enfants timides et espiègles s'attardent autour de cet intrus et de son objectif ».
© Vanessa Ortola, 2008
III- Photothèque Dityvon en ligne
Cette banque d'images exceptionnelle, en construction depuis 2008, en partenariat avec les ayants droit de l'oeuvre de Claude Dityvon est accessible depuis janvier 2012 à l'adresse www.claude-dityvon.fr
Gérée par la bibliothèque universitaire d'Angers (BUA), elle a été créé pour diffuser les images auprès du grand public, c'est aussi un outil à destination des chercheurs qui pourront, une fois authentifiés, rechercher du matériau documentaire parmi les 6700 planches contact numérisées, les films banc titre, les tirages sur papier baryté réalisés par l'auteur, la correspondance et carnets intimes, les tirages d'exposition passées et une documentation générale sur Claude Dityvon.
La BUA gère les droits de reproduction et de monstration des images de Claude Dityvon pour le compte de ses ayants droit. Elle organise également la location d'expositions clés en main et accompagne la production de tout projet original autour de l'oeuvre de Dityvon.
Vous y retrouverez toute l’actualité de l’oeuvre.
Photo et vignette © Claude Dityvon