© Céline Nieszawer - Marie and Marie, 2010, Série Doppelgänger.
Photographie et vidéo du 8/11/2012 au 12/01/2013.
Vernissage le jeudi 8 novembre 2012 de 18h à 21h.
Extrait de l'interview de Céline Nieszawer, propos recueillis par Damien Sausset (pour voir l'intégralité du texte, rendez-vous sur le site de la galerie : http://www.nextlevelgalerie.com/)
" Parfois, un simple accroc dans le fil de ta vie révèle une histoire souterraine longtemps enfouie, oubliée. Ici, tout débute avec un fastidieux travail de tri dans d'anciennes affaires de familles, de ce genre de ménage qui vous pousse à ouvrir placards et boîtes, tiroirs et vieux albums. Là, quelques photographies m'attendaient. Une particulièrement. Elle fut l'occasion d'un trouble, voire même d'une certaine stupéfaction. On m'y voyait enfant de quatre ans posant sagement aux côtés de ma soeur déjà âgée de dix. Cette photographie valait pour un détail surprenant. Nous étions toutes deux habillées strictement de la même manière malgré notre différence d'âge. Ce fut soudain comme si ma mémoire redécouvrait un territoire oublié. Cette image et d'autres assez similaires, je les connaissais mais les avais rejetées.
© Céline Nieszawer - Circe and Circe, 2011, Série Doppelgänger.
Avec le recul, je peux désormais parler d'une fulgurance, d'un choc. J'ai immédiatement fait le lien avec une photographie fameuse de Diane Arbus qui m'obsédait insidieusement depuis longtemps : Identical Twins (1967à où l'on voit deux soeurs jumelles habillées de la même façon regarder avec intensité l'opérateur. La photographie de famille me livrait les raisons de cette fascination.
De même, je saisissais pourquoi j'avais toujours été sidérée par les deux jumelles "maléfiques" de Shining, le film de Kubrick. Il me fallait donc faire un travail d'introspection et comprendre les raisons qui m'avaient poussée autrefois à écarter certains souvenirs. Je touchais là sans doute la manière dont j'avais construit mon identité.
© Céline Nieszawer - Blanche and Blanche, 2011, Série Doppelgänger.
Avec le recul, il peut paraître étrange de voir deux soeurs portant les mêmes robes, les mêmes tissus, comme s'il nous était interdit de nous différencier. En fait, notre mère comme d'autres à l'époque, aimait coudre et imaginer des vêtements. J'imagine qu'utiliser les mêmes tissus pour les mêmes coupes lui simplifiait la vie. C'était très bien fait. Très beau, presque conçu plus pour être photographié que pour être porté. Nous devenions sur ces clichés "sages comme des images".
Nous étions des images !"
Photos et Vignette © Céline Nieszawer.