© Impressions sur verre, Laurent Lafolie.
Expositions du 5/10/2012 au 1/12/2012 Terminé
Centre culturel André Malraux 10, avenue Francis de Pressensé 93350 Le Bourget France
Centre culturel André Malraux 10, avenue Francis de Pressensé 93350 Le Bourget France
Les 3 projets proposés par Laurent Lafolie dans le cadre de sa résidence à La Capsule associeront le visage aux notions de mémoire, de temps et de disparition. Ces projets auront en commun d’utiliser la transparence et/ou l’invisibilité des objets photographiques présentés dont le spectateur, par son déplacement, modifiera la lecture.
• os.ti.na.to
Impressions sur verre
L’invisibilité est première, elle précède la naissance et soutient l’inconnu. De même, une image ne se livre que lentement, ne consent à délivrer ses informations qu’à la condition que son spectateur y perde tout d’abord la vue [1]. Sans l’au-delà qui l’accompagne l’image est un leurre, comme le serait une réponse définitive aux questions qu’elle soulève.
En tant que telle, l’image d’un être ou d’une chose n’en dit pas la vérité, moins encore si elle est attendue. L’image est une tentative qui expose à sa manière l’insuccès intrinsèque du dire, ce qu’elle réussit est un essai.
Le premier projet, os.ti.na.to, qui donne également le titre de l’installation, sera constitué d’impressions sur verre. Les spectateurs seront pris dans le jeu de la transparence du support et de l’image et, selon les points de vue, dans celui de lectures multiples (cumul d’images, report, inversion...).
© Impressions sur verre, Laurent Lafolie.
• Missingu
Tirages palladium sur washi (papier japonais)
La mémoire des images dont nous nous sommes détachés demeure comme des empreintes de pas invisibles faits au profit de l’instant. L’image relie la trace invisible laissée par l’événement et sa perte au rapport en- tretenue avec la mémoire. Ainsi, des images disparaissent ou resurgissent de notre mémoire sans que nous ayons toujours conscience de leur effacement ou prise sur leur apparition.
Missingu, réunira sous la forme d’une structure suspendue plus de 120 visages tirés au palladium sur papier washi, chacun des tirages pesant moins d’1 gramme. Installation de visages cendrés, ombres d’eux-mêmes qui, par le jeu de la superposition, composent une foule évanescente qui vous hypnotise. Difficile de s’y sous- traire, tant ses regards littéralement vous aimantent, la fragilité du support étant inversement proportionnelle à l’intensité des regards, telle une avidité sereine qui vous envahit. Visages et regards tournés vers l’objectif dont le spectateur prend la place, comme pour se soumettre à cette assemblée muette, qui vous fixe sans fin.
Laurent Lafolie, sans le savoir, devient l’homme-orchestre, celui qui insuffle, donne le tempo, met en mouve- ment une réflexion sur l’identité et la mémoire, symphonie de regards, de ceux que rien ne peut nous enle- ver... à l’heure des clones et autres test ADN, Laurent Lafolie capte l’authentique. (Olivier Castaing, School Gallery Paris)
• Per/son
Impressions Piezography sur papier calque noir
Rien ne me verra plus, je ne verrai plus rien [2]. Caïn, à fuir ou à vouloir se protéger du regard, perdra le sien dans l’obscurité de la tombe. Ce qu’il aura accepté, c’est à la fois une tentation et un ordre, ceux de la justification de ses actes, symbolisés dans le poème d’Hugo par le regard de Dieu. Plutôt que de faire cas de sa fuite, d’en prendre acte, il continuera de faire le jeu de l’instance intérieure qui rend caduque toute tentative d’échappée.
Per/son, composé de tirages par impression aux encres charbon sur papier calque noir, articulera le visible à l’invisible. Ce projet utilisera la lumière, la réflexion du support et l’emplacement du spectateur afin d’offrir une lecture triple aux images : invisible, négative et positive.
© Impressions sur verre, Laurent Lafolie.
Biographie
Né en France en 1963, Laurent Lafolie travaille la photographie depuis 1980.
Les premières années de pratique l’ont amené à collaborer avec des metteurs en scène de théâtre puis, de 1993 à 2005, avec des chorégraphes et danseurs contemporains. L’année 2005 a constitué un tournant décisif dans son travail où depuis, il engage une recherche qui aborde des thèmes portant presque exclusi- vement sur le sujet humain et les rapports qu’il entretient avec lui-même et ses semblables.
Les concepts de l’identité du sujet, de l’intime, de la dualité, de l’image de soi et de la reconstruction ont été abordés ces dernières années, notamment à travers les projets Alma et La levée. Un travail à partir d’images d’archives l’a plus récemment amené à questionner les thèmes de la disparition et du rapport au temps. Cette dernière thématique a été reprise et articulée à celle de la mémoire dans le projet évolutif Missingu composé à ce jour de 150 visages photographiés de face à la chambre photographique et restitués sur un papier de 3g/m2 dont l’aspect, proche du voile et de sa transparence, les place au seuil de la visibilité. Concrètement son travail répond à la volonté de faire de l’image un objet photographique. Cela peut se re- marquer à travers ses tirages platine-palladium et de nombreuses installations intérieures et extérieures où les tirages photographiques sur washi et autres médiums ont été le moyen de développer des constructions am- bitieuses adaptées aux contextes spatiaux. Les réalisations de Laurent Lafolie ont fait l’objet de nombreuses expositions en France (Paris, Rennes, Toulouse, Montpellier, Marseille, Vence...) et aux Etats–Unis (Miami, New- York). Son travail est représenté depuis 2010 par School Gallery Paris et depuis 2009 par Sous les étoiles Gallery à New-York.
Photos et Vignette © Impressions sur verre, Laurent Lafolie.