
François schennicke © Michel Loriaux
Galerie Double One Galerie de la Reine 1000 Bruxelles Belgique
Michel Loriaux, photographe
Après des études de photographies à Ath, Michel Loriaux (1962) exerce comme photographe publicitaire pendant 17 ans. Il développe la prise de vue en studio de natures mortes et portraits.
Il travaille également comme photographe indépendant sur des plateaux de télévision et des tournages de films pour la RTBF et réalise des commandes institutionnelles.
Photographe engagé, il se consacre à ses sujets de prédilection: les reportages sociétaux.
Son parcours le mène sur le terrain, à la rencontre des exclus sociaux et de la précarité ou encore des personnalités politiques.
Une de ses premières réalisations personnelles est un montage audiovisuel inspiré d’un poème d’Emile Verhaeren Les Usines. L’œuvre présente des photographies de la région de Charleroi dont l’artiste est originaire et a été récemment acquise par le BPS22 (Espace de création contemporaine de Charleroi
En 2010, La Commission Européenne lui commande un reportage Un état des lieux de la précarité en Europe sur les banlieues des grandes villes comme Bruxelles, Liverpool, Paris ou Rome. Il mets également l’accent sur les Roms en réalisant un reportage sur cette communauté en banlieue Parisienne.
Ce travail a donné lieu à une exposition initiée par le CPAS de St Gilles, par Bruxelles Laïque asbl et par le Forum Bruxellois de lutte contre la pauvreté. L’exposition s’est organisée sur le parvis de St Gilles en octobre 2010.
© Michel Loriaux
Le projet photographique : Prise de pouvoir
Projet photographique initié en 2007 par Michel Loriaux, Prise de pouvoir met en scène des personnalités et leur équipe. Les prises de vues en noir et blanc ont été réalisées en studio avec l’assistance d’une styliste - maquilleuse. Les images dévoilent des personnalités issues de différents milieux: journalistique et audiovisuel, politique, culturel, restauration, le luxe et la mode ou encore le monde de la nuit.
Les photographies présentent des personnalités belges et pour la plupart bruxelloises:
Les trois bourgmestres des communes à facilités (François Van Hoobrouck, Arnold d’Oreye et Damien Thiery), François de Brigode, l’équipe de Charleroi-Danses, Philippe Close, James Deano, Delvaux, Fabienne Delvigne, Le jeux du Dictionnaire, La Libraire Filigranes, Virginie Hocq, Fadila Laanan, Anne-Marie Lizin, Maman, Yves Matagne, Pierre Marcolini, JacquesMercier, Cosy Mosy, New Models Agency, Pinto, Les Fréres Tacheny, Freddy Thielemans, Sharko, Studio foot Rtbf.
A travers Prise de pouvoir, le photographe malmène avec humour les personnalités et sollicite leur sens de la dérision. La thématique est née d’un ensemble d’idées et de souhaits: la réalisation de portraits en noir et blanc, le détournement du sujet en réaction aux photographies people jugées trop narcissiques et la prise de vue en studio. La mise en scène, les lumières, le maquillage sont les médiums choisis par l’artiste pour leur capacité de
subversion. La règle donnée est le jeu et le pari pour chacun de se montrer sous un autre jour.
Une ancienne œuvre photographique de l’artiste n’est pas sans influencer ce projet, créé d’après la phrase de la campagne électorale de Guy Spitaels en 1988; Ce sera dur mais les wallons s’en sortiront.
Amusé par cette phrase slogan, Michel Loriaux, après avoir partagé le quotidien des S.D.F. de Charleroi, les photographie sur le terril de Darmet avec leur chien, le drapeau wallon et les usines en arrière plan. Tel un clin d’œil aux conquérants d’un nouveau monde, l’image n’est pas sans rappeler la mythique Raising the flag on two Jima où des soldats américains hissent leur drapeau au Japon en 1945.
Les photographies mettent en scène des personnalités bâillonnées par leur équipe et cadrées face à la caméra.
C’est le chef bruxellois étoilé Yves Mattagne qui inaugure le projet, suivi par le journaliste François De Brigode. A l’époque celui-ci présentait le faux et très controversé journal de télévision de la RTBF sur la séparation de la Belgique. Le présentateur y démontrait un sens du jeu et de la mise en danger recherché par le photographe
Cette mise en jeu a conforté l’artiste dans sa volonté de transgresser au quotidien les relations établies par ses sujets avec leur équipe. La personnalité a-t-elle suffisamment le sens de L’autodérision pour mettre en danger son image publique.
Les images, fortes et décalées, sont inédites: Mme Fadila Laanan, Ministre de la culture est photographiée poings liés à un piquet, entourée par une équipe peu solidaire . Le photographe a installé un vide marquant la solitude et le pouvoir perdu par la protagoniste au profit du journaliste Eric Russon et de son équipe de 50 Degré Nord. L’artiste a souhaité ici mettre en scène une personnalité entourée par d’autres.
François De Brigode, quant à lui, donne à voir une image soudée : entouré par une équipe active, il est immobilisé, interdit de paroles bien qu’un micro lui soit généreusement offert.
La photographie des trois bourgmestres des communes à facilités (François Van Hoobrouck, Arnold d’Oreye et Damien Thiery) était quant à elle, inespérée. Les élections de 2010 approchant, a accéléré la prise de vue; les trois hommes ont été photographiés bâillonnés seuls côte à côte. Lors de la photographie, les journalistes du magazine Der Spiegel ont été invités par les bourgmestres. Plusieurs articles sur Prise de pouvoir ont déjà été publiés dans le journal Der Spiegel en 2011 et dans le magazine Lobby en 2012.
Actuellement, Michel Loriaux travaille à son prochain reportage photographique intitulé La profondeur des champs, où il va à la rencontre des agriculteurs d’aujourd’hui.
François de Brigode © Michel Loriaux
Photos et Vignette © Michelle Loriaux