© Arto Pazat
Parcours des territoires. Les mélancolies, Afrique.
Le Voyage avec Marie suivi de Un jour c'était le Premier,
J'extrais ces notes photographiques d'un travail qui maintenant se poursuit depuis bientôt plus d'une décénie et s'intitule invariablement : « Parcours des territoires, ... ... », arpentant ma mémoire, mon corps, mes absences et pertes, l'oubli ...le trace. Et ses douleurs. Ses douleurs.
Aux alentours de 1909 H. von Hofmannsthal, dans sa « Lettres du voyageur à son retour » décrit avec effroie prétant sa plume à un homme tantôt à Canton, tantôt au Chili ou en Indochine qui raconte comment au plus fort moments de détresse il parvenait à tenir le coup : il se racrochait à un souvenir tenace si ténu soit-il, un détail de lieu tangible, parfait se disait-il, tout entier localisé dans une vive vision de l' Autriche de sa jeunesse. Or de retour au pays il constate en lui même une sorte d'ostracisme. Tout a changé. Il chavire, se demande : mais alors quand je me raccrochais à cette vision, ce détail si prégnant, et que tout alors s'écroulait autour de moi , où étais-je ? Où étais-je vraiment ?
© Arto Pazat
Je tente par ce travail de rendre compte de cette angoisse, obsessionnelle, toujours remise jamais élucidée. Le voyage comme tentative de juguler une phobie de la perte. Mes pensée au rytme de mes pas. Nos pensées sont le bruit de nos pas. Notre corps nous arpentons. L'autre nous échappant toujours.
Cette expérience, je la décrie ici sur mes chemins d'Afrique ( Mali, Ethiopie, BurkinaFaso ...).
Arto Pazat.
© Arto Pazat
Photos et Vignette © Arto Pazat