Actes Sud propose la publication originale d'un collectif photographique international de séminaristes baptisé Réflexions Masterclass. Fondé en 2002 à Paris par Giorgia Fiorio, et développé en étroite collaboration avec Gabriel Bauret, l'ouvrage travaille au questionnement de la photographie et de sa pratique. Accueillant des talents de tous horizons, il se définit comme « un laboratoire d'idées, comme un université nomade et une formation à vocation internationale. »
«2002, photographies 2012 » expose, dans une édition bilingue, le parcours des travaux photographiques les plus significatifs des 73 personnes dont le collectif a accompagné la formation durant ces 10 dernières années. Venus de 25 pays différents, les travaux proposés sont autant de point de vue affichés.
© Alexandra Demenkova
Les projets photographiques sont classés selon des propositions de thèmes généraux comme la liberté, l'identité, le faux, la frontière etc... Chaque thématique s'ouvre sur sa définition propre issue du dictionnaire (lequel ?..) puis sur une préface réflexive rédigée pour quelques unes par Régis Debray, Jean-Luc Monterosso et Christian Caujolle, parmi d'autres personnalités. S'en suivent les projets des « élèves » exposés avec 3 à 4 clichés et des notes explicatives de leurs sujets.
Les thèmes, qui ensemble interrogent la notion de citoyenneté, sont contrairement à ce que l'on pourrait croire peu traités de façon académique et même pour certains, pris carrément à contre-pied. De cette façon, sur la thématique de la liberté, Melania Comoretto choisit de photographier des détenues dans leur quotidien et Virginie Chibau sur la thématique du «faux» propose des clichés de la nature, confrontant ainsi directement le symptôme urbain de l'usure à la pérennité du sauvage.
D'autres thèmes comme celui de «le route» sont abordés de façon plus métaphorique sans pour autant s'élever dans des sortes de sphères ultra-contemplatives. L'ensemble des photographes fait le choix de prendre pour base notre réalité propre, avec ce que le terme peut entendre comme contraintes de traitements. Les histoires des sujets photographiés deviennent d'autant plus crues qu'elles sont réelles. C'est de ces divers points de vue que le collectif soumet l'esquisse d'une réflexion du vivre-ensemble, démarche essentielle à la construction individuelle et citoyenne.
© Nicolò Giudice
Axelle Deconinck