
Expositions du 15/11/2005 au 15/12/2005 Terminé
Galerie Mamia Bretesché 48, rue Chapon 75003 Paris France
Les usines Renault furent le paroxysme esthétique de leur abandon tout en étant l'expression de l'aveu de leur déchéance en île de France jusqu'à leur destruction totale.
Lors de ses multiples parcours initiatiques autour de l'île Seguin à différentes périodes, Laurence Bagot fait émerger une identité périphérique. Ce cheminement obstiné durant plusieurs années a affirmé tout d'abord un état des lieux puis une esthétique poétique propre à l'état d'abandon dont l'atmosphère surréaliste contraste avec unmilieu sur-urbanisé et en pleine effervescence.
Au XX siècle, l'utopie industrielle a érigé une architecture paquebot débordant presque de l'île affichant de ce fait son hégémonie outrancière.
Le temps s'est subitement arrêté lorsque ce grand site de la construction automobile a été abandonné et livré à lui-même. Il est resté majestueusement debout résistant au fil du temps jusqu'à que l'homme décide irrémédiablement de le détruire comme il l'avait construit jadis avec ferveur. Cette table rase sans concession et irréversible fait accéder l'île Seguin au panthéon de la mémoire et l'enracine à tout jamais dans l'univers mythique du puissant essor industriel.
Seuls, quelques hommes, les ouvriers rescapés des usines Renault gardent encore, gravée dans leur chair, l'empreinte de la frénésie de l'ère automobile sur l'île.
Pour sa première exposition personnelle à la galerie Mamia Bretesché, Laurence Bagot ne cherche pas à épater ni à provoquer, son regard est serein, elle a su extraire la poésie du lieu avec sensibilité et émotion. Les différentes structures du site, les perspectives de l'île, l'architecture du bâtiment sont traitées de façon objective dégageant ainsi leur propre beauté, leur propre pouvoir. De ce site voué àune fin certaine, Laurence Bagota tiréun portraitéblouissant de dignité et de noblesse malgré la décadence et la misère du lieu.
Laurence Bagot nous donne à voir une quarantaine dephotographiesen noir et blanc réalisées dans une facture traditionnelle et tirées dans différents formats, 18x24cm, 30x40cm, 150x100cm.
Les tirages sur papier Baryte ont été réalisés sous sa supervision dans un laboratoire parisien.
Dédicace par la photographe de ses carnets de bord rassemblant photographies, annotations et dessins du projet.
Cette exposition est dédiée à tous ceux et à toutes celles qui ont travaillé dans ce bâtiment.
© Laurence Bagot
Galerie Mamia Bretesché 48, rue Chapon 75003 Paris France