Jean-Bernard Sudre Re?serve de muse?e, 1989 Tirage au ge?latino-bromure d'argent
FIAP Jean Monnet 30, rue Cabanis 75014 Paris France
Mois de la photo 2012 Maison européenne de la Photographie 5/7 rue de Fourcy 75004 Paris France
Quel est le lien entre un paysage matériographique de Jean-Pierre, un tirage de Nadar par Claudine, un paysage du Montes Négros de Dominique, le portrait de Beuys par Laurence et une image des réserves de sculptures dans les musées réalisée par Jean ? Certainement une longue histoire de famille animée par la même passion de la photographie. Une même rigueur, une même approche dans la composition sans superflu et une grande attention apportée au tirage. Les thèmes sont souvent différents, mais le regard reste le même. Jean-Pierre et Claudine ont épousé la photographie en 1948. Installés à Paris, Jean-Pierre faisait de la prise de vue industrielle et publicitaire, Claudine travaillait au laboratoire et réalisait des tirages pour des éditeurs et des photographes, Brassaï, Jeanloup Sieff, Jean-Philippe Charbonnier... En 1968, à la demande pressante des jeunes étudiants, ils ont ouvert le premier stage expérimental de photographie. Parallèlement, Jean-Pierre enseignait à l’École nationale supérieure de la Cambre à Bruxelles et à l’ESAG à Paris où il a créé le département photographie. En 1973, ils créent à Lacoste un grand centre d’enseignement annuel.
Les enfants ont le même désir de partager leurs connaissances. Dominique au Mexique, à Montpellier et à Lyon à l’Atelier Magenta. Laurence travaille auprès des étudiants de l’Ecole des Arts Décoratifs à Paris et Jean enseigne 10 années au département Communication visuelles et Audiovisuel de l’Ecole des Beaux Arts de Marseille Luminy. Il assure également la formation de jeunes photographes sur l’île de la Réunion.
Portrait de Juliette Binoche, Paris 1985 Tirage au gélatino-bromure d'argent © Laurence Sudre
Jean-Pierre Sudre a tout au long de sa création recherché un trait d’union entre l’infiniment grand et le tout petit pour y découvrir un seul et même univers. Maîtrisant parfaitement le hasard de la cristallisation, il met en scène les mondes de son imaginaire. Végétal, Minéral, Planétaire, Animal, tout fait sens.
Dominique s’est également plu dans ces paysages à nous perdre dans les notions d’échelle. Il les réalisait soit par des procédés anciens (platine, héliogravure...) soit par les techniques les plus modernes. Son œuvre est la forme de rencontre amoureuse avec des lieux comme l’Andalousie, le Vercors, le Mexique. Après avoir interprété magistralement l’œuvre de photographes du xxe siècle, Claudine a voyagé par le tirage dans les œuvres des plus grands précurseurs, Baldus, Nadar, Le Secq, Atget, Bayard qui étaient ses «amants» de laboratoire. Elle a souvent fabriqué les papiers des tirages. (papiers salés ou à l’albumine).
Laurence n’a cessé de rencontrer l’autre dans des face à face, jusqu’à l’abandon d’une parcelle de son modèle dans des portraits d’une grande intensité. C’est dans le monde des artistes et du cinéma qu’elle aime photographier en studio itinérant. Les sculptures des réserves de Musées de Jean révèlent une composition proche de la nature morte. La rencontre de ces personnages de marbre éclairés par lumière du jour évoque des conversations et des murmures d’un autre siècle.
Des mains tendues dans des tentatives de rencontres désespérées, quelques mots susurrés dans une oreille de gypse évoquent le grand théâtre de la vie.
Fanny et Jean Bernard
Los Mons Négros, Espagne, circa 2000 Tirage au gélatino-bromure d'argent © Dominique Sudre