©Limons_berlendis_lamy-quique
Ce double travail argentique résulte de deux années d’images à travers des lieux abandonnés d’Europe : l’Italie en grande partie mais aussi l’Allemagne et la Pologne. Il présente le dialogue amoureux de deux sensibilités, deux pratiques photographiques face à un même espace en décomposition. Ces images tendent vers une intériorité affective et rappellent- comme autant de petites vanités - l’urgence à vivre et à aimer.
L'exposition propose le parcours de deux séries de 15 photographies chacune intitulées Par le jour nouveau et Que reste sombre, respectivement de Sébastien Berlendis et Perrine Lamy-Quique.
«Au cours de l’été 2010, je suis parti avec ma compagne en Italie sur les traces de ma famille paternelle. Je suis parti en quête d’un lieu, d’un pays, d’une enfance aussi peut-être. Pendant le voyage, de nombreux lieux laissés à l’abandon - villas, maisons, hôtels, centres de soins... - ont été traversés comme autant de lieux possibles des miens.
Mon présent amoureux s’est greffé sur cette mémoire familiale. La descente dans le Sud de l’Italie a alors fait surgir des images liées à mon intimité affective.J’ai écrit un texte – Paese - qui rend compte de cette double expérience,
de cet entremêlement de deux mémoires, de deux temporalités.
Par le jour nouveau en est le versant photographiqueet se concentre davantage sur le récit d’un trajet amoureux.»
Sébastien Berlendis
© Sébastien Berlendis
« Et que reste sombre ce qui pleure en nous » écrivait le poète autrichien Georg Trakl dans les Chants pour la nuit, en 1908. Moins prière que constat, ce vers décrivait en termes lumineux la sensation de disparaître. La plupart des lieux, même griffés par l’Histoire, sombrent dans l’oubli. De cette extinction partielle restent le plus souvent des sédiments, des strates de passé,
des contrastes expressifs à sonder. Dans le même temps, sur les motifs a-disparus de ces toiles offertes, viennent s’inscrire
les reliefs jeunes de corps émergents, désirants. Les nôtres, entre autres. Mais d’effacement déjà menacés. Et que reste sombre questionne cette cérémonie visuelle.»
Perrine Lamy-Quique
© Perrine Lamy-Quique