© Ulrich Lebeuf
La dernière route de l’Occident. Road trip dans le silence blanc du Grand Nord. Ce long serpent noir qui file entre les glaciers fut construit en seulement huit mois pendant la Seconde Guerre mondiale. Après les bombardements de Pearl Harbour, en 1941, les Etats-Unis redoutent une invasion des japonais par le nord. Pour faire face à cette menace, près de 20 000 hommes entreprennent de relier l’Alaska au reste du continent américain.
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Autour de nous, les glaces, parcourues de veines mauves plissent comme la peau d’un éléphant : un monde sauvage et solitaire, dans lequel on a le sentiment d’entrer par effraction. Les routes de l’Occident s’arrêtent là. Au-delà, un autre règne commence : l’immensité sauvage, les fleuves endormis, le silence. On a le sentiment jubilatoire et inquiétant d’être parvenu au bout du monde. L’esprit retrouve une forme d’équilibre élémentaire : « Dans le Grand Nord, écrivait Jack London, personne ne parle, tout le monde pense […]. C’est ici que l’homme trouve sa véritable perspective.
© Ulrich Lebeuf
Photo et vignette © Ulrich Lebeuf