© Sophie Pawlack
Centre Communal d'Action Social 74, Cours Saint Louis 33000 Bordeaux France
Sophie Pawlak : « Série réalisée au centre François Mauriac (Saint Maixant) »
Sophie Pawlak, artiste bordelaise, est une photographe autodidacte et intrépide. Il y a cinq ans, elle quitte son poste de cadre administratif et s’installe comme photographe auteur indépendante. Des idées farfelues plein la tête, un goût très prononcé pour les lieux atypiques et désuets, une grande préférence pour la "récréation" plutôt que pour la création, son talent s'exprime par des teintes vives et des mises en scène étonnamment clinquantes et décalées.
L'univers de Sophie est minutieusement façonné, vivant et coloré. À la délicatesse d'un nu qu'elle voit acidulé, des portraits intelligemment détournés, mais toujours respectés, succèdent des sentiers buissonniers où, souvent, des enfants jouent les personnages de Tim Burton ou de Jules Verne. Exposée dans de nombreux lieux en Gironde (Centre François Mauriac, Conseil Régional, Art Chartrons, Galerie Annexe, CIVB, Chambre des Métiers et de l’artisanat, Foire Internationale de Bordeaux....), elle a également été publiée dans le Monde2 et Réponses Photo.
Après une première approche en 2010, Sophie Pawlak a réécrit en images l’histoire du Domaine de Malagar. Loin de tous poncifs et autres compromis, elle affiche un récit visuel onirique à la fois sensible et décalé à travers une quinzaine de prises de vue.
Ne s’étant jamais départie de la figure tutélaire de François Mauriac, Sophie Pawlak invente un Malagar personnifié élégant et lumineux.
Arnaud Bertrande : « Histoire d'Ô »
« Je suis avant tout un autodidacte : quelqu’un de curieux, d’attentif, en éveil et qui apprend en traçant son propre parcours. Quand je découvre un domaine ou une technique je m’y plonge complètement jusqu’à ce que je comprenne. J’aime apprendre, mais à ma façon, en étudiant et en reproduisant. Je préfère la pratique à la théorie. La passion de la photo m’est venue tardivement, vers 2007, à l’âge de 36 ans. Je savais que j’avais quelque chose à exprimer mais je ne trouvais pas par quel média. Et un jour, j’ai eu le déclic. La photo numérique s’est révélée un outil d’expression rapide, accessible. Le côté instantané me plaît beaucoup. Je parle peu mais je me suis rendu compte que je pouvais parler en images. Ce que je ressentais en odeurs, en sensations et émotions, mon oeil le percevait et pouvait le saisir. Je cherche avant tout à repousser les limites de l’imaginaire, à mettre en scène mes rêves et mes émotions. C’est d’ailleurs la beauté du numérique : élargir et enrichir les possibilités d’expression de la photo, ouvrir des horizons de création supplémentaires. J'ai récemment commencé un travail "Histoire d’Ô" qui présente une série de longues expositions prises autour du thème de l’eau. En découvrant la pose longue, j’ai découvert la possibilité de travailler l’abstraction, la perte des repères. Toute une partie de moi peut s’exprimer à travers cette technique, tout ce qui a trait à l’évasion, la pureté, le voyage rêvé. Ce travail sur le blanc, sur la lumière blanche représente pour moi une ouverture sur la poésie, un passage vers un ailleurs dépaysant, plus doux, plus lisse, plus paisible. Je ne m’intéresse pas à la pose longue classique sur les paysages, je préfère rechercher ce détachement du réel, ce basculement dans une autre dimension, ce mélange entre un paysage d’eau, un paysage intérieur intime et un paysage imaginaire. »
Guillaume Air : « Les gros mots »
« Cette série photographique consacrée à la devise de la République entend faire écho aux missions de service public portées par le centre communal d'action sociale de Bordeaux. Les clichés du triptyque révolutionnaire s’accompagnent de présences qui rappellent que ces trois gros mots forgent notre identité collective.
Au caractère universel de ces valeurs correspond l'éternité photographique, pour mieux écrire que ces trois idéaux sans cesse à conquérir ne font pas débat. »
Pierre Wetzel : « Xpan projet, New-York »
Pierre Wetzel présente ici une série de clichés appelée "New-York Panorama : The XPAN Project" : des photographies réalisées tout au long de l'hiver 2010-2011 avec l'appareil photo argentique Hasselblad Xpan. Le photographe dompte les lignes verticales de la Grosse pomme pour les faire correspondre à l'horizontalité panoramique noir et blanc du format 24X65 de son appareil.
Un travail de prise de vue et de composition ciselés : depuis les sommets des gratte-ciel jusqu'aux rues de la Grosse Pomme, en évoquant la neige qui les recouvre, et la nuit qui les enveloppe.
Joseph Charroy
« Mes photographies répondent à la nécessité d'entrer dans un rapport intime avec le réel. Elles sont le fruit d'une pratique quotidienne et de déambulations hasardeuses. Toujours en argentique, en variant les appareils et les formats, je photographie au jour le jour. Sans idée préconçue quant au résultat je choisis de faire confiance au mouvement accidentel de la vie. Les images sont des accidents heureux, des visions fragiles, des
illuminations fugaces. »
Après Portraits en Milieu Urbain et Les Irréelles du magazine Compétence Photo, le hall, au 1er étage du CCAS (Centre Communal d'Action Sociale, 74 cours St Louis, Bordeaux) redevient un lieu d'exposition photographique.
Cette exposition a manqué s’appeler "Les photographes bordelais ne sont pas en vacances", clins d'oeil à tous ceux qui ne partent pas en villégiature et au peu d'expositions proposées en périodes estivales.
Les cinq photographes, bordelais (ou presque), qui accrochent du 27 juin au 14 septembre, présentent leurs derniers travaux. Au centre de cette exposition : Sophie Pawlak, aux univers imaginaires et colorés, et Pierre Wetzel connu pour ses photos de musiciens. Sophie Pawlak installe une série autour du livre, réalisée pour le Centre François Mauriac de Malagar. Sur le site de l'association Cdanslaboite, un article a été consacré à Sophie Pawlak, montrant les multiples facettes de son travail. Pierre Wetzel, équipé d'un X-Pan, appareil photo argentique panoramique, a rapporté de New-York d'étonnantes vues noir et blanc de cette ville.
Guillaume Air est parti à la recherche des frontons de Mairie arborant la trilogie républicaine : Liberté, Egalité, Fraternité. Il a attendu, ou mis en scène un événement pour le rapporter dans cette série d'images noir et blanc.
Les photographies noir et blanc d'Arnaud Bertrande sont pures, simples et belles. Pour obtenir ces résultats, il fige l'eau grâce à une pose lente et en "vissant" des filtres à son objectif.
Capteur d'instants et faiseur d'images, ainsi on pourrait décrire Joseph Charroy. Chacun de ses clichés est une histoire abandonné à l'imagination de chacun. Il utilise des appareils en plastique comme des Lomo ou Holga, alimentés de films argentiques couleurs.
© Pierre Wetzel