© Pascal Dombis
Dans le cadre de la Nocturne Rive Droite, Pascal Dombis présente pour sa deuxième exposition personnelle Extra_Vague, à la Galerie RX une dizaine d’oeuvres lenticulaires ainsi que deux installations vidéos.
Pascal Dombis est né en 1965. Il vit et travaille à Paris. C'est un artiste des nouveaux médias dont le travail plastique se situe aux frontières de la photographie, de la vidéo et de l'installation. Depuis 20 ans, il utilise ordinateurs et algorithmes pour produire une répétition excessive de mécanismes simples à partir de signes géométriques, de mots ou bien d'images collectées sur Internet.
Son travail, très présent en Asie et plus précisément en Corée et à Hong-Kong, fait également l'objet d'une actualité très riche à Paris ; Ainsi, parmi ses dernières installations monumentales réalisées in-situ, il a présenté en 2010 sous le Patronage du Ministère de la Culture et de la Communication, Text(e)~Fil(e)s un ruban de 252 mètres les galeries du Palais-Royal. Lors de la Nuit Blanche en octobre 2011, Pascal Dombis a également réalisé dans le cœur de la nef de l'Eglise Saint Eustache une installation de trois vidéos suspendues intitulée Pourquoi? What_Next ?
Dans ses travaux plastiques, le lenticulaire tient une place prédominante ; en employant des images de façon excessive, il crée des perturbations, des troubles optiques qu'il n'obtiendrait pas avec d'autres techniques. Ainsi, chaque pièce est totalement unique. Ce processus favorise la démarche "perspectiviste" de l'artiste: selon le point de vue où se trouve le spectateur, l'image n'est jamais la même.
© Pascal Dombis
Se distancier des choses au point d’en estomper maints détails, d’y ajouter beaucoup de regard, afin de les voir encore - ou bien regarder les choses par le biais d’un certain angle - ou bien les placer de telle sorte qu’elles ne s’offrent que dans une échappée et soient partiellement dissimulées - ou encore les considérer par un verre colorié ou à la lumière du couchant - ou enfin leur donner une surface, un épiderme qui ne soit pas tout à fait transparent ; voilà tout ce que nous aurions à apprendre des artistes».
C’est en ces termes prémonitoires que Nietzsche définit la «force subtile» de l’art. Une vision pleine de regard, un multi-perspectivisme, un jeu du proche et du lointain propre au détail et enfin, cette lumière indirecte de la transparence qui crée des effets de surface, un «épiderme». Et tel est le nouveau régime des images post-virtuelles que pratique Pascal Dombis. Qu’elles soient programmées par algorithmes, ou qu’elles soient directement captées dans leur multitude sur Internet avec Google, qu’elles apparaissent ou disparaissent selon l’angle de vue et la position du corps, elles prolifèrent toujours par dizaine de milliers comme une immense tapisserie numérique, l’épiderme du monde. […]
Christine Buci-Glucksmann, Un nouveau régime des images, 2012 (extrait)
Vignette : © Pascal Dombis