Georges Ancely, 1895, « La Grande Plage » © Collection Ancely. Tirage d’après plaque de verre au gélatino-bromure d’argent (15 x 21).
Cet été, Biarritz accueille une centaine de clichés de Georges Ancely, photographe de la fin du XIXè siècle : une occasion unique de se replonger dans les débuts du tourisme balnéaire à Biarritz, entre mondanité et simplicité, à l’époque où la photographie sur plaque de verre révolutionne les modes de représentation.
La plupart de ces tirages (agrandis d’après des plaques originales) et présentés pour la première fois permettent de voir le vrai visage de la ville… il y a 130 ans.
La scénographie, confiée à Sylvain Roca (scénographe de l’exposition « Degas et le Nu » au Musée d’Orsay à Paris), met également en scène objets de la vie quotidienne, affiches, reproduction de costumes, films à travers un parcours dynamique et ludique. Cette collection est partagée entre la famille Ancely et le Musée Paul Dupuy à Toulouse. Un catalogue sera réalisé à cette occasion.
Un regard contemporain sera associé à ces trésors du passé grâce à Patricia Bailer qui a photographié les plages biarrotes de façon originale avec une palette empreinte de poésie… à découvrir en juillet à la médiathèque (3 au 28 juillet).
Georges Ancely, 1895, « La Grande Plage ». © Collection Ancely.
Tirage d’après plaque de verre au gélatino-bromure d’argent (15 x 21).
Mais qui est donc Georges Ancely (1847-1919) ? C’est avant tout un photographe toulousain. Il est demeuré célèbre par le quartier de la ville où était basée sa demeure et qui porte encore son nom. Né en 1847 dans une famille d'horlogers, Ancely s'est intéressé, de façon précise et souvent pittoresque, à la vie quotidienne des Toulousains de la fin du XIXe siècle. Il a aussi fixé sur ses plaques de verre les paysages des Pyrénées ou les débuts du tourisme, notamment à Biarritz et dans les stations thermales. Le Musée Paul-Dupuy, qui abrite une partie de sa collection de plaques de verre, lui avait consacré une importante exposition en 2011 (24 février- 31 août).
L’intérêt de la collection de Georges Ancely réside dans son talent à nous restituer des instantanés : ceux de Biarritz nous ramènent dans cette époque de fin du 19è siècle : les vacancières qui se promènent sur la plage, protégées du soleil par des chapeaux, des voiles et des ombrelles. Après le bain, ces dames restent au bord de l’eau vêtues d’une cape de laine. Les maîtres-nageurs (dont le métier se développe en même temps que la mode des bains de mer) en costume ceinturé et chapeau, soutiennent les plus téméraires qui affrontent les vagues de la grande plage. On peut même apercevoir le fameux Carcabueno, guide-baigneur exceptionnel qui possède le plus grand nombre de sauvetages à son actif ! Le marchand d’oublies déambule au Port vieux ou sur la grande plage.
En toile de fond : la Villa Eugénie, palais construit en 1854 pour l’impératrice Eugénie attirant à sa suite des têtes couronnées de toute l’Europe ; l’établissement de Bains Napoléon inauguré en 1858 ; le Rocher de la Vierge, lieu de promenade (voire de processions) très prisé en raison de la vue exceptionnelle qu’il offre sur la côte ; le Port des pêcheurs, créé en 1863, son bateau-promenade et à l’entrée du port la Cafetière, construction en pierre démolie lors de la tempête du 30 janvier 1990 ; Le Port Vieux au pied de la colline de l’Atalaye, initialement port de pêche à la baleine, accueille pêcheurs et plaisanciers.
Instants de vie, instants d’éternité….
Georges Ancely, 1895, « Groupe de jeunes filles devant l’établissement de bains ». © Collection Ancely.
Tirage d’après plaque de verre au gélatino-bromure d’argent (15 x 21).
Photos et vignette © Collection Ancely