© Claudia Imbert
Galerie Basia Embiricos 14, rue des Jardins Saint Paul 75004 Paris France
« La Famille incertaine », série de Claudia Imbert, sera exposée à Paris à la Galerie Basia Embiricos 14 rue des jardins de Saint-Paul, du 24 mai au 20 juin 2012.
Le 31 mai 2012, lors du vernissage, Claudia Imbert recevra la dotation de la Fondation Swiss Life et le public pourra découvrir le travail d’édition de « La Famille incertaine » réalisé par Médina .
Claudia Imbert, de l’argentique au numérique
L’exposition présentera également quelques photographies en argentique de la série initiée en 2008 « La zone pavillonnaire », qui met en scène ses propres voisins dans des postures hiératiques sur le seuil de leur maison. « La banlieue, c’est le théâtre des familles », confie Claudia Imbert qui, avec « La Famille incertaine », continue l’exploration de son espace quotidien et pénètre dorénavant à l’intérieur de ces pavillons de banlieue habités par de jeunes familles, à tous égards semblables à la sienne. L’utilisation des technologies numériques dans « La Famille incertaine » permet à Claudia Imbert de reconstruire des espaces, des perspectives imaginaires. « Seul l’extérieur rappelle que l’on est en banlieue », commente l’artiste qui n’hésite pas à passer par le montage numérique pour forcer à voir ce que les habitants perçoivent de chez eux mais que l’angle de prise de vue ne permet pas toujours de saisir.
© Claudia Imbert
Un prix unique décerné par l’association Gens d’Images
Le Prix Arcimboldo, seul prix consacré à la création d’images photographiques réalisées avec les technologies numériques, est décerné par l’association Gens d’Images depuis 1999. Il contribue à encourager de jeunes créateurs, venant d’horizons différents, en leur offrant une nouvelle visibilité et les moyens de poursuivre leurs projets. Il est reconnu par le Ministère de la Culture et de la Communication.
La Fondation Swiss Life soutient la création d’images photographiques Depuis 2011, la Fondation Swiss Life en soutenant le prix, encourage les artistes à explorer les voies nouvelles de la création. Elle entend donner une impulsion décisive aux lauréats récompensés. Elle souhaite aussi promouvoir des œuvres photographiques construites grâce à la maîtrise de technologies numériques innovantes.
« La Famille incertaine », une série sensible à la mise en scène impeccable
Sous une apparente neutralité, derrière un aspect figé voire hiératique, l’œuvre de Claudia Imbert est une promesse d’horizons possibles mais tenus encore secrets, en passe de se révéler. L’artiste récompensée par le Prix Arcimboldo a abandonné l’argentique pour la création numérique, afin d’y puiser des ressources techniques qui lui permettent de soigner ses images, d’en intensifier les effets sans céder au spectaculaire, et, plus encore, d’y construire, grâce à l’habileté des montages, des perspectives imaginaires, des invitations au voyage.
L’esthétique de Claudia Imbert est inspiré par la tradition figurative, on peut penser à l’univers d’Edward Hopper et au classicisme hollywoodien. Mais cette rigueur de surface, débarrassée de toute espèce d’aspérité, lissée, épurée, clinique, couve une prodigieuse émotion latente.
© Claudia Imbert
Ses œuvres saisissent, avec un charme énigmatique, des moments du quotidien où se joue un trouble, où s’installe l’incertitude. La relation affective entre les êtres, leur épanouissement, mais aussi leur aspect, leur jeunesse semblent suspendus à un fil fragile. Une crise en attente ? Ce n’est pas exclu. Les œuvres de Claudia Imbert laissent affleurer des drames discrets et dénoncent une carence pesante : la figure masculine, la figure parentale sont fantomatiques, voire absentes. Une lassitude, et même une certaine solitude lestent les visages dans ces cadres domestiques monotones.
Cependant, le regard de Claudia Imbert, sa maîtrise des technologies numériques agrémentent les standards sociaux des banlieues pavillonnaires de nouveaux espaces propices à l’imagination. Dans les détails et dans la profondeur se nichent l’infiniment grand, un appel de l’extérieur : fenêtres, ciels, panoramas urbains, jeux de reflet, lignes de fuite... Les œuvres de l’histoire sont celles-là qui font voir par-delà l’image même, celles-là qui séduisent l’œil, bien sûr, mais qui, de surcroît, frappent et stimulent l’esprit. Claudia Imbert donne à savourer une immédiate force plastique ; elle donne aussi à douter des idéaux modernes du standing moyen.
Vignette : © Claudia Imbert