Vivian Maier, Street Photographer, John Maloof, Ed. PowerHouse
Vivian Maier, Street Photographer
, John Maloof, éd. PowerHouse 39 €
Un vrai coup de cœur pour ce livre consacré à cette photographe dont on a déjà beaucoup parlé dans la blogosphère. Livre d'une très bonne qualité d'impression et très bien mis en page sans parler tout simplement de la qualité photographique. Pour résumer très vite : John Maloof achète aux enchères un lot de photographies pour des recherches qu'il effectue sur un quartier de Chicago. Il se rend compte en explorant le contenu du lot de la richesse qu'il contient : des photographies exceptionnelles comparables aux plus grands artistes de la photo de rue. On pense à Helen Levitt pour la poésie et son regard sur les miséreux mais sans misérabilisme, à Weegee pour ses photos de faits divers, à Diane Arbus ou d'autres maîtres. Maloof ignore tout de la personnalité de l'auteur de ces photos . Un nom apparaît sur un cliché : celui de Vivian Maier. Maloof cherche la photographe et quand il trouve son adresse, il apprend qu'elle vient de mourir dans la pauvreté. C'était une nurse, sorte de Mary Poppins solitaire qui dans ses moments de loisirs photographiait la rue de Chicago avec son Rollei. Avec maestria et humilité. Elle n'a jamais montré ses photos à quiconque. Elles sont visibles maintenant dans ce livre magistral. D'autres livres suivront certainement.
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Rwanda 2004 - Vestiges of a Genocide, Pieter Hugo – Linda Melvern, éd. Oodee 120 € Série limitée à 500 exemplaires, épuisé sur internet. 72 pages couleurs, textes en anglais.
Et
This must be the place, Pieter Hugo, éd. Prestel 48 €. 228 pages couleurs, textes en anglais.
Pieter Hugo est né en 1976 au Cap en Afrique du Sud et a passé la majeure partie de sa vie en Afrique où il réside toujours. Son travail a déjà fait l'objet de nombreuses expositions et a été primé entre autres à Arles où il a obtenu le prix Découvertes en 2008 pour son travail sur les hommes montreurs de hyènes au Nigeria et publié sous le titre « the Hyena & Other Men » qui eut un succès immédiat et retentissant. Le livre est à présent épuisé et très recherché. Autres ouvrages notoires : « Nollywood » sur l'industrie du cinéma au Nigeria, « Permanent Error » sur les décharges d'ordinateurs au Ghana tous parus chez Prestel.
Le livre sur le Rwanda édité par la jeune maison Oodee est un travail de mémoire et peut faire partie du genre « Aftermath » (suites ou conséquences de catastrophes », comme l' a souligné Rémi Coignet dans un billet sur son blog « des livres et des photos ».
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Pieter Hugo est revenu 20 ans après sur les traces du génocide rwandais de 1994. Hugo a photographié les sites où ont eu lieu les exactions, il a retrouvé des témoins et des survivants et a photographié les ossuaires et tout ce qui subsiste de l'horreur. Une fois le livre refermé, on se souvient des couleurs ocres et vertes dominantes, des cadrages extrêmement maîtrisés.
Car dans le travail de Pieter Hugo, outre les sujets abordés, il y a ce travail sur la matière. Il y a une certaine « épaisseur » ou « consistance » dans le traité photographique et certainement un travail énorme sur le tirage. A 36 ans, Pieter Hugo est l'objet d'une rétrospective chez l'éditeur Prestel , ce qui est assez rare pour une personne de cet âge. C'est dire que ce travail constitue déjà une œuvre par la force et cette consistance des sujets. Dans le livre « This must be the Place », sont abordés les thèmes mentionnés plus haut mais aussi des portraits saisissants d'albinos ou de jeunes juges Noirs emperruqués entre autres , pour terminer avec une série plus personnelle sur sa famille, photos de sa femme enceinte, de sa grand-mère, de sa fille nouveau-née.
Ce livre accompagne deux expositions, l'une à la Haye actuellement et l'autre future à Lausanne. Espérons qu'une instance française ait la bonne idée d'exposer de façon exhaustive ce photographe qui nous livre un portrait de l'Afrique contemporaine dans toute sa diversité et loin des stéréotypes.
