Place Hachiko, Toshi-e © Yukata Takanashi
Fondation Henri Cartier-Bresson 2, impasse Lebouis 75014 Paris France
Depuis toujours, Yutaka Takanashi photographie la ville de près, de loin, voire de très loin depuis une voiture en mouvement ; tantôt « à l’affut » d’une image chargée de poésie, tantôt « ramasseur » d’un morceau de réel, il l’a souvent répété, ces deux tendances s’affrontent constamment en lui : poésie / réalisme, miroir / fenêtre, visible / invisible.
Toshi-e (vers la ville), son premier livre en noir et blanc à la maquette sophistiquée, marque la distance du photographe, qui a su affirmer son style en ne cédant pas aux sirènes du moment. Avec ces images, Takanashi cherche l’invisible, une poétique différente dans des espaces urbains improbables en pleine mutation. Il refuse la narration, s’insurge contre l’aspect tautologique de la photographie qui l’ennuie, mais, lassé par cette traque de l’invisible, décide finalement de lâcher son Leica pour une chambre technique grand format.
série Machi © Yukata Takanashi
Machi (la ville), son deuxième ouvrage, est tout le contraire de Toshi-e : avec Machi, j’ai tenté de me débarrasser du poétique, explique le photographe, qui a su trouver une modernité dans cette approche calme et pensée de la ville de l’intérieur, en couleur.
Le sens du détail, de la vie juste arrêtée, est aussi très présent avec la série Golden-gai Bars dans le quartier de Shinjuku au moment de leur fermeture. Le temps y est suspendu, à l’inverse des images « mobiles » le long des routes durant les années soixante.
Vignette : Place Hachiko, série Toshi-e © Yukata Takanashi