
© Jean-Louis Gaillemin
Poursuivant une double carrière d’historien d’art et de créateur, Jean Louis Gaillemin est fasciné par la faculté de survie et de mutation des images.
Après avoir longtemps joué de la citation, en introduisant des beefcake américains dans des tableaux célèbres ou des captures d’écran, ce sont maintenant les images qui masquent et exhibent les corps de athlètes d’aujourd’hui.
Le collage qui caractérisait ses dernières créations acquiert ici une dimension nouvelle.
Inspirée de la célèbre nouvelle de Kafka, La métamorphose saisit les corps au moment de leur mue et de leur mutation: lorsque des motifs graphiques, tirés de planches ornementales ou scientifiques, introduisent, à même la peau, une note poétique ou inquiétante.
Haeckel 193 - 2012 © Jean-Louis Gaillemin
Une première série joue avec les ornements des orfèvres, joailliers et costumiers maniéristes. Entre le tatouage et le voile, les ornements révèlent l’anatomie des modèles saisis par l’objectif dans des poses énigmatiques Les corps se parent et s’hybrident pour un bal fantasque. Des masques dessinés au 17 ° siècle s’adaptent étrangement aux modèles d’aujourd’hui.
Haeckel Zantaï 2 - 2012 © Jean-Louis Gaillemin
Plus déroutantes, les incrustations sur les corps de motifs zoologiques du 19° Siècle : poulpes, méduses, insectes s’insinuent et s’agrippent. Inquiétante familiarité de ces accouplements qui jouent des peurs ancestrales et d’une fascination pour les monstres. Collant à la peau de ses modernes « big Jims » certaines métamorphoses renouvellent le genre du collant ou du « zantai ».
Vignette : © Jean-Louis Gaillemin