© Alain Balmayer
Depuis 30 ans, le photographe Alain Balmayer parcourt l’ouest américain, recensant les impacts de cette Amérique conquérante qui a élevé ses rêves jusqu’au coeur du désert. La Galerie Binôme présente une sélection inédite de ses images en couleur et noir & blanc de la dernière décennie.
Né à Millau en 1930, Alain Balmayer commence très jeune la photographie en autodidacte avec un Retina offert par son père. Co-fondateur en 1958 du Groupe des huit, qui œuvre pour la diffusion du travail photographique de ses membres à travers toute l’Europe, il participe également depuis sa création au Club des 30x40 où se côtoient jeunes photographes et figures confirmées de la photographie contemporaine internationale. Jusqu’à la fin des années 70, il exerce en photographe indépendant pour la mode et la publicité. Les travaux personnels menés en parallèle témoignent d’emblée de son goût pour les compositions graphiques et épurées, inspirées de la peinture abstraite américaine de Sam Francis et de Barnett Newman. De cette époque, il conserve aussi certains principes devenus la marque de son esthétique photographique : verticalité impeccable, refus des effets de plongée, composition adossée à une ligne d’horizon centrale et profondeur de champ totale, sans effets de flous.
© Alain Balmayer
L’exposition explore également un aspect plus secret de l’oeuvre d’Alain Balmayer. En phase avec son humour décalé et en écho aux premières œuvres de Land art réalisées dans les paysages désertiques de l’ouest américain à la fin des années 60, il met discrètement en scène les lieux qu’il photographie, rassemblant là des déchets industriels trouvés sur place, posant ici des débris végétaux, traçant des sillons dans le sol ou dessinant des motifs de pierre, tels des signes extra-terrestres en plein désert. Il est ainsi permis de le soupçonner d’avoir quelque peu arrangé les oreilles d’un lièvre imprudent, décimé sur une route du Nevada...
Vignette : © Alain Balmayer