© Hortense Soichet, Les territoires de l'inconnu
Fondation Espace Écureuil pour l'art Contemporain 3 place du capitole 31000 Toulouse France
Photographe, Hortense Soichet pénètre chez les habitants. Elle explore trois univers différents : urbain à Paris (le quartier de la Goutte d’Or, Aubervilliers et Montreuil), périurbain à Colomiers (cité des Fenassiers), Muret et Saint-Gaudens, et rural au Fousseret (village à mi-chemin entre Toulouse et Saint-Gaudens).
De ses visites dans cette mosaïque d’intérieurs, l’artiste rapporte des images et des conversations. Une légende, visuelle ou sonore, recense les caractéristiques du l’habitation (superficie, nombre de pièces et d’occupants) et le regard plonge dans tous les détails du salon, des chambres ou de la cuisine. Un commentaire de l’habitant renseigne sur la manière dont il investit cet espace. Les occupants ne sont jamais montrés. Cette retenue, qui contraste avec l’intimité des clichés, invite le visiteur à se projeter entre les murs et à méditer son rapport au chez-soi.
Comment prend-on possession de sa demeure ? S’agit-il d’un investissement éphémère ou durable ? Quel genre de biens y accumulons-nous ?
Les propositions visuelles d’Hortense Soichet s’inscrivent dans le questionnement de la Fondation écureuil sur l’objet. Après « Banalités » et « Bloom », qui évoquaient la consommation, l’accumulation et notre rapport à l’environnement, « Les Territoires de l’ordinaire » passent nos tanières au scanner. Ce travail artistique évoque aussi la diversité et la mixité sociale par la manière, éminemment culturelle, de choisir d’occuper son lieu d’habitation.
Image et vignette : © Hortense Soichet