© Maria Platero, La búsqueda de Mary Decker
VOZ’Galerie 41 rue de l’Est 92100 Boulogne-Billancourt France
Un désert de sucre, un envol de cocotte en papier, une partie de cartes sur la lune… S’il ne fallait trouver qu’un seul point commun entre les photographies des artistes espagnols réunis à la VOZ’Galerie, ce serait sans doute la métamorphose. Mais on pourrait aussi souligner leur affection à utiliser ou à détourner aliments et matériaux pour donner vie à leur création photographique : papier pour Lola Guerrera et Alfonso Brezmes, farine ou café pour Marga Garrido.
Qu’ils jouent avec notre vision par le biais de jeux d’échelles, de photo-montages, de mises en scène ou d’installations, Alfonso Brezmes, Marga Garrido, Lola Guerrera et Maria Platero cherchent à renouveler notre regard en métamorphosant notre environnement, en transformant notre quotidien.
Rechercher la beauté dans l’inutile, faire surgir l’inattendu dans le banal, le merveilleux dans l’éphémère, voilà à quoi nous invitent leurs photographies. Mais au-delà de la grande poésie visuelle et de la perfection formelle qui se dégagent de leurs images, celles-ci nous rappellent la nature fragile de notre environnement, nous font prendre conscience de l’absurdité de nos vies et nous interrogent sur notre perception du réel : Que voyons-nous vraiment du monde qui nous entoure ? Quel lien entretenons-nous avec la nature et avec les autres ?
Le travail photographique d’Alfonso Brezmes se situe à la frontière de la fiction et du jeu. Ses œuvres sont empreintes d’une grande poésie visuelle. C’est le cas des photographies de la série «Paraíso on obras» (Paradis en chantier) qui nous emmènent dans un pays imaginaire, sorte d’eden perdu. Un monde qui ne semble régi par aucune règle rationnelle ou prévisible.
Marga Garrido s’amuse à imaginer des paysages idéaux, à inventer des lieux où elle ne s’est jamais rendue ou qu’elle n’a jamais habités autrement qu’en rêve.
Dans « Delights in my garden » (Délices dans mon jardin), Lola Guerrera choisit cette fois de métamorphoser des paysages naturels en y installant des origamis représentant animaux, plantes ou fleurs. Utilisant un de ses matériaux de prédilection, le papier, elle interroge à travers ses images notre société contemporaine et le rythme frénétique qu’elle nous impose.
Dans les images de Maria Platero, le règne de l’ordre est tellement présent qu’il devient de manière inévitable une condition absurde, ironique, brut, tranchante. Cependant, cette condition est, dans une large mesure, un théâtre en-dessous duquel il y a un facteur hasard inévitable.
Vignette : © Maria Platero