Galerie Sator 8 Passage des Gravilliers 75003 Paris France
Organisée par l’artiste et commissaire d’exposition Doris Kloster, She Views Herself : Emerging Women Artists and the Self-Portrait est une exposition qui s’intéresse à l’exercice de l’autoportrait par cinq femmes artistes internationales.
D’un processus d’introspection et de connaissance de soi que révèlent les différents travaux (peinture, photographie, broderie sur toile, installation), l’autoportrait devient l’illustration d’une tension à l’identité sociale et nationale tant le contexte politique et sociétal de création de ces différentes femmes-artistes influe sur leur démarche. Originaires de Suisse, d’Egypte, des Etats-Unis, d’Iran et de Taiwan, ces cinq artistes portent chacune un regard sensible et différent sur leur environnement de vie.
Artiste plasticienne née à Genève en 1976, Muriel Décaillet utilise des procédés divers – fil, textile, photographie, vidéo, son – pour tisser des histoires, exprimer des émotions, esquisser des représentations intimes touchant principalement à l’univers de la féminité et à sa complexité. Son autoportrait I shot me down aborde l’effacement de soi par le médium détourné de la broderie, traditionnellement associé à l’imagerie féminine douce du foyer.
Née au Caire en 1967, Nermine Hammam prend comme sujet central, dans son travail d’impression, la gestuelle humaine en représentant des individus en état d’abandon ou d’altération de la conscience. Ses autoportraits de femme détournent les codes de représentations de la société médiatique proche-orientale et posent la question d’une représentation statutaire de la femme.
Photographe américaine installée à Paris, Doris Kloster se livre dans son travail d’autoportrait à une réinterprétation ironique de l’utilisation de l’image de la femme dans l’histoire de l’art perçue comme un vecteur symbolique ou allégorique d’idéaux sociaux, telles que la Liberté ou la Victoire, dans un langage proche de celui de la propagande politique ou de la publicité. Avec l'installation Red Flowers, Doris Kloster élargit sa recherche et offre une réflexion sur l’acte même de l’autoportrait, une méditation sur la beauté et le principe essentiel de l’apparence.
Née en 1979 à Téhéran, Anahita Masoudi vit à Paris depuis 2010. C'est l'image de son propre corps, traité comme un reflet, obstinément traqué dans les miroirs, les vitres (toute surface renvoyant à la précarité du réel), qui constitue le matériau privilégié de sa réflexion picturale. Dans ses images, l'isolement rencontre ses différents visages (solitude, refuge, repli, abandon), et s'y décèle le conflit qui constamment oppose et marginalise l'artiste au sein d'une société qui la rejette ou qui, ailleurs, l'ignore. Ainsi ses nus (des autoportraits en majeure partie) s'adressent directement à la censure qui frappe en premier lieu les femmes en Iran.
Ping-Yu Pan est une jeune artiste taïwanaise dont le travail repose sur une exploration de la relation entre le mythe et la vie contemporaine. Elle écrit : « Fruit de l’harmonisation culturelle, le mythe, je crois, révèle – avec sa créativité et sa logique narrative – la relation primitive, intimement indissociable et interactive de l’Homme et de la Nature ». Petite fille, Ping-Yu Pan vivait près d’un port maritime et se rendait souvent à la plage pour ramasser des coquillages. La série Seashells est pour Ping-Yu Pan un autoportrait dans la mesure où cette série marque les racines de son intérêt pour la Nature et pour les histoires de vie depuis le début de son enfance et qui ont depuis lors influencé sa pensée et son travail artistique.