Beatrix von Conta, André Forestier et Lionel Fourneaux à Gardanne
Vendredi 03 Août 2012 15:13:22 par actuphoto dans Expositions
Expositions du 04/10/2005 au 20/11/2005 Terminé
Albédo 71 rue d’Alger
13005 Marseille France
L'association Albédo présente "Fragments de paradis" à l'écomusée de la forêt méditerranéenne
CD7 – Chemin de Roman, Gardanne (Bouches du Rhône)
Détails sur l'image ci-contre.
Avec plus de 10 millions de touristes par an, la Provence est sans aucun doute la région la plus visitée de France, si ce n'est d'Europe. Des étendues sauvages de la Camargue aux plages de sable fin du littoral varois, du relief érodé des Alpilles au tranchant de la dorsale de la Ste Victoire, de la quiétude bruissante de l'arrière pays à l'animation saisonnière des stations balnéaires, la Provence incarne dans les représentations collectives une certaine image du paradis. Pagnol, Guédiguian, Cézanne, Van Gogh, Daudet, Giono et bien d'autres en ont été de merveilleux ambassadeurs.
Ainsi, la Provence a suscité un unique et formidable gisement de représentations visuelles, olfactives, sonores et tactiles dont on peut dire sans se tromper qu'elles fonctionnent comme des stéréotypes sociaux.
Les stéréotypes fonctionnent comme les clichés, ils sont immédiatement communicables, univoques, assimilés par les individus comme la chose même. Pris dans son sens originaire lié à l'activité typographique (la matrice, le moule) comme dans l'usage qui peut en être fait dans les sciences sociales, le stéréotype convoque la notion de multiple, de répétition et rejoint en cela la photographie, fruit de l'avènement de la société industrielle, qui en a été dans l'histoire des techniques le vecteur de propagation le plus efficace. On ne peut ainsi dissocier la signature identitaire de la Provence, cette imagerie véhiculée par le cinéma, les magazines, dépliants, cartes postales…de la technique photographique et ses relais imprimerie qui lui ont offert une propagande rêvée.
Le projet conduit ici par les photographes Beatrix von Conta, André Forestier et Lionel Fourneaux, photographes, consiste à revisiter cet inventaire des icônes de la Provence, de façon non passéiste ni conservatrice, en se jouant des clichés au moyen des figures mêmes de la rhétorique visuelle qui peut conduire à la célébration comme au détournement de ces images dont on aurait pu dire d'Epinal si l'action ne se déroulait dans une région nettement moins septentrionale. Ils n'ont pas manqué de réintroduire la dimension humaine dans toute sa vérité et sa diversité, afin de restituer la complexité d'une région qui ne saurait être réduite à des clichés simplificateurs.