© Cedric Tanguy
Centre d'art contemporain Rurart D150 lycée agricole Venours 86480 Rouillé France
À la fois photographe, infographe, performeur, Cédric Tanguy mêle histoire de l’art, imagerie populaire et clichés publicitaires pour construire de toute pièce une iconographie dont il est à la fois l’auteur, le sujet, le centre et le prétexte. S’il confesse une fascination pour le détournement de l’art pictorialiste en particulier, il en propose des relectures qui s’appuient sur le croisement numérique entre une forme de facture classique et un fond plus politique, lié aux événements et aux pratiques sociales qui traversent le monde contemporain. Ainsi Cédric Tanguy réécrit-il l’art, l’Histoire et les mythologies à l’aune des mass-médias, de la postmodernité et de l’hyper-communication.
À l’invitation de Rurart, l’artiste s’empare de la légende de la fée Mélusine pour en proposer une version toute personnelle, mêlant voyeurisme et guerres de religion. La légende de la fée Mélusine date du XIIIe - XIVe siècle. Épouse du seigneur Raymondin, Mélusine apporte paix et prospérité au comté, à condition que son mari ne cherche pas à la voir le samedi, lorsqu’une malédiction la transforme en femme serpent. Malheureusement Raymondin rompra cette promesse et Mélusine s’enfuira, pour ne jamais revenir.
Sept cents ans plus tard, Cédric Tanguy présente un ensemble d’œuvres autour de Mehdusine, créature hybride d’origine nord-africaine à la sensualité troublante malgré sa queue de serpent. L’inspiration orientaliste des images fait écho aux origines de la légende de Mélusine : on trouve trace dans l’histoire locale d’une épouse Sarrasine d’un seigneur de Lusignan, Hugues VII, ramenée des croisades au XIIe siècle, ce qui amène à penser que l’hypothèse de voir les vieilles familles mélusines héritées d’origines arabes n’est pas complètement infondée, sur un territoire très peu cosmopolite et très peu marqué par les immigrations successives du XXe siècle. A. Stinès
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