Le déclin du Théâtre © Aurélie Belair
Association Premier Regard 10 rue Humblot 75015 Paris France
Ruines n’est pas un projet éphémère mais le constat d’une première exposition personnelle : la vision d’un travail fragmenté qui se donne par l’absence. La série du déclin du théâtre lève le rideau sur une sinistre représentation : celle de sa propre décrépitude. Le prolongement d’un état de fait, l’exagération de la déconstruction, opère comme une fonction critique face à ce qui devrait rester caché. Le lieu de la mise en scène laisse place à la mise en scène de sa mort et « c’est en vérité le statut de l’image, plus que le théâtre qui vacille». La ruine architecturale est une réalité parsemée d’incertitude : elle est à la fois l’expérience du présent et l’épreuve de la perte. En jouant son propre drame, cette série d’images place le spectacle au rang d’expérience.
La ruine est la forme du manque, au même titre que l’image dont on s’inquiète si souvent du peu de profondeur. C’est ainsi que, de manière surréaliste, presque Lynchienne, la scène de l’intérieur côtoie la scène sociale; que les ornements et le velours rouge du théâtre encadrent les façades impénétrables des maisonnettes isolées. Habitats dont la présence humaine n’est que trace invisible et dont l’enchaînement rappelle les voyages nocturnes dans les villages déserts. Les projecteurs et les phares de voiture mettent en lumière ce qui a été abandonné comme instrument méthodologique pour sonder la surface des images.
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