© Malika Gaudin Delrieu
Pour sa première exposition de l’année, la galerie FOCALE a le plaisir de présenter la série Les salles d’attente de l’Europe de Malika Gaudin Delrieu.
Pendant deux ans, la jeune photographe a exploré les frontières sud de l’Europe, dont les pays sont des points d’entrée privilégiés vers l’Union européenne. Malika Gaudin Delrieu est ainsi partie à la découverte des camps de réfugiés de Malte, de Ceuta (enclave espagnole sur le territoire marocain) et de la Grèce (Athènes et Patras). Le manque d’aide des autres pays de l’Union et le nombre écrasant de demandeurs d’asile se pressant à leurs portes ont transformé ces pays en immenses plates-formes d’attente, véritables limbes administratives et politiques. Selon un décret du Parlement européen, les réfugiés arrivant sur le territoire de l’Union doivent effectuer leur demande d’asile dans le premier pays d’accueil et y rester jusqu’à ce que les autorités locales se prononcent. Cette attente, incertaine et inexpliquée, se déroule dans des conditions de vie précaires et sous la menace constante d’un possible renvoi. L’angoisse, la frustration et la colère de ces personnes prises dans ces zones transitoires sont les principaux sujets de ce reportage.
Pour la photographe, « ce projet veut montrer que la décision finale - régularisation ou rejet du migrant - n’est pas aussi importante que le fait de s’assurer qu’elle soit prise rapidement et via un système clair et cohérent à travers l’Europe, pour éviter aux personnes de perdre des années de leurs vies ». Malika Gaudin Delrieu aborde ce thème brûlant d’actualité sous un angle original tout en évitant de dramatiser la vie de ses sujets. Constat plus que jugement, proximité plutôt que distance, la photographe adopte une esthétique qui cherche à dévoiler l’état d’esprit des personnes rencontrées, utilisant les images à un niveau symbolique et non simplement descriptif. Avec Les salles d’attente de l’Europe, elle nous propose un regard qui préfère la suggestion à la démonstration, la métaphore au document brut.
© Galerie Focale