
© Benjamin Serero
Depuis une dizaine d’années, Benjamin Serero photographie son quotidien et compose un journal de l’inéluctable disparition des êtres et des choses.
« Sur les visages de mes proches, dans les lieux que j’habite, sur les objets que je touche, je photographie le temps qui passe. Les traces de l’absence répondent aux regards, les générations se croisent, les photos de famille vieillissent, et la mort, bien sûr, se rapproche. Longtemps rêvées et souvent répétées, chacune de ces images est le fruit d’une rencontre entre un visage, un objet ou un lieu et une lumière qui porte notre regard au delà du réalisme. Le pli de la nappe qui devient linceul, la gravité d’un geste enfantin, un sac plastique qui hurle l’absence, l’inquiétude d’un regard : mes photos s’emparent de motifs familiers pour tendre à celui qui les regarde un miroir. Loin du mouvement et du tumulte auxquels nous pousse l’intranquilité, je voudrais que chacun puisse, dans ce cadre épuré et silencieux, projeter une part de lui-même, qu’il soit renvoyé au cycle de la vie, des générations. »
Benjamin Serero
Vignette et image : © Benjamin Serero