
© FOTOSATZ, Mattia Listowski
FOTOSATZ regroupe sept pièces inédites aux formes plastiques multiples (écran vidéo, impression, diapositive, ready-made, miroir sans tain, meuble, photographie). Cette exposition s’inscrit dans le cadre d’une réflexion sur le processus, le paysage et sa contemplation. La rigueur personnelle de la représentation, qui interroge ici les termes de consommation et d’obsolescence programmée, donne aux pièces un aspect décadent.
L’assemblage présenté : cette "Fotosatz" (de l’allemand photo-composition ; ce terme souligne la rigueur d’un système organisant la disparité plastique des pièces), n’est autre qu’un cabinet de curiosité. Cette démarche propose l’expérience de pièces qui vivent à la fois de manière indépendante les unes des autres tout en coexistant en un même espace, comme un mécanisme de rouages interdépendants. La scénographie de l’exposition invite le spectateur dans un espace privé (qui pourrait être le sien) où étrangement chaque élément rappelle une fonction qu’il ne peut remplir. Dans cette absence de fonctionnement, où se trouve l’utilité de telles pièces et combien de temps peuvent-elles survivre ? Ces questions d’usage de l’objet et de pérennité de son expérience, incitent à une simple observation de l’instant, la contemplation du paysage.
« Avant toute chose, ma réflexion passe par l’analyse du processus créatif en tant que tel, l’analyse du processus créatif en tant que tel, ainsi que sur l’objet auquel il donne naissance. J’invite à prendre en compte, dans l’observation de l’objet fini, le temps du processus. Ce temps peut être celui de l’apaisement. Il nous permet de prendre un peu plus conscience de notre fragilité dans un monde en constante accélération. De là vient l’idée d’imprévisible dans la création : le résultat s’écarte d’autant plus de l’intention première que celle-ci peut se déformer avec le temps. La possibilité de l’imprévisible devient alors essentielle. C’est pour moi un facteur déterminant de la qualité d’un processus, de sa beauté ». Mattia Listowski
© Mattia Listowski