© Khrouchtchovka, François Pinçon, 2009, 40x100 cm
A l’ouest de la Lettonie, il est une région où les hivers sont rudes, le pays couvert de marécages et de forêts inhospitalières, il est la Courlande…
Mais « comme la Pologne d’Ubu roi, La Courlande intérieure, le pays dont l’hiver est la vérité, pourrait bien se situer nulle part. Nulle part en Europe, nulle part en hiver. (...) J’ignore si cette entrée en Courlande sur une chaussée mal goudronnée est de bon augure. La route est toujours aussi monotone. Impression d’immobilité, d’absence, mais ce vide n’est jamais un manque (…) Il y a dans le décor où alternent à présent prairies et forêts de pins, un élément que je ne parviens pas à identifier. Discordance, anomalie, à moins que ce ne soit une beauté impossible à cerner. Cette particularité se niche quelque part entre les lignes du paysage. Mais où ? (…) Dans cette Courlande si éloignée de nous, dont les paysages et les villages ne se substituent à rien, dans ce pays si inéquivalent, je cherche à repérer les signes. »
Ces quelques lignes sont extraites du livre Courlande de Jean Paul Kauffmann paru juste au retour du premier séjour en mars 2009 de François Pinçon en Lettonie. Il exprime parfaitement cette difficulté qu'il y a à rendre compte d'un pays si "inéquivalent". Comment une série de photos peut-elle donner à voir, non pas cette réalité que le photographe dit « mal parvenir à cerner », mais un "équivalent" qui serait capable de rendre palpable « ce vide qui n’est jamais un manque » ? Avant de passer à la galerie Snoop, François Pinçon a été repéré au festival de la Jeune Photographie Européenne en 2011 [encore appelé festival Circulation(s)], avec cette même série. Cette nouvelle exposition est l’occasion de la revoir, ainsi que des photographies inédites.
© Galerie Snoop