© Bertrand Meunier, "Sète, solaire et minérale"
Château les Carrasses Lieu Dit "Les Carrasses" 34310 Quarante France
Depuis 1997, Bertrand Meunier développe une approche peu consensuelle de la Chine contemporaine, s’attachant à montrer, derrière le miracle économique, la face cachée de ce pays. En 2001, il reçoit le prix Leica Oscar Barnack pour un travail sur le démantèlement des zones industrielles du nord de la Chine. Dans la province de Henan, il écoute le journaliste Pierre Haski, les sidéens mourant d’avoir vendu leur sang, murés dans le silence par les autorités répressives. En 2005, son livre Le sang de la Chine, quand le silence tue, réalisé en collaboration avec ce journaliste, reçoit le prix international des médias et le prix Joseph Kessel. En 2007, l’ensemble de son travail sur la Chine est récompensé par le prix Niepce. à Karachi, il arpente l’antichambre d’un enfer, d’hôpital psychiatrique en prison pour mineurs, de madrasa obscure en morgue glauque. Fasciné par les territoires bousculés, au bord de la bascule, Bertrand Meunier s’interroge sur leur devenir et le nôtre. Bertrand Meunier est membre du collectif Tendance Floue depuis 2004. Il mène actuellement un travail au long cours sur le Pakistan.
« On sent, d’image en image, une cité fondée sur les éléments de roc, d’eau, d’air en mouvement, une ville qui ne s’arrête pas mais qui n’est jamais agitée, qui ne se donne pas mais qui ne se dissimule jamais. Et l’on ressent ce que l’on perçoit, cette singularité qui fait que l’on n’arrive jamais à comparer Sète à aucune autre ville, à aucun autre port. […] En s’attaquant, avec un indéniable sérieux, à l’exercice redoutable du "portrait de ville", Bertrand Meunier nous rappelle une vérité photographique essentielle. Qui dit portrait de ville dit portrait. Et dit donc la subjectivité obligatoire du résultat. Mais ce qui est subjectif et qui peut surprendre n’est pas forcément faux. Il s’agit juste de la vérité d’un instant. D’un instant que nous n’aurions jamais perçu s’il n’avait pas été photographié et d’un instant à jamais disparu, si ce n’est qu’il s’est figé sur le grain de la pellicule. Il y a, dans ce portrait de Sète aujourd’hui quelque chose de profondément photographique, argentique. Quelque chose d’irremplaçable et qui est peut-être en train de disparaître, qui peut faire exister dans le métal un reflet doux et ferme à la fois, une étrangeté et une familiarité, des évidences et des mirages. » Christian Caujolle (Extrait du livre Sète #09)
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