À distances résume bien les difficultés multiples qui innervent le monde actuel et le mal de vivre profond et inexorable qui en découle. Tous ces travaux sont bien des dispositifs provisoires, destinés à faire voir et parler, à un jour disparaître pour mieux renaître. Ils donnent toute sa richesse aux ateliers image-écriture, qui créent un lien unique entre deux Écoles.
La création s'impose comme un paradigme majeur des formations de demain, brassant toutes les ressources à disposition : de l'informatique multiforme à des textes littéralement incrustés, des captures d'images aux propositions de traduction. Les jeunes des établissements d'Arles et de Lyon se font tour à tour sujets et objets, artistes et intellectuels, analystes et visionnaires. Toutes les formes de distances sont en effet envisagées comme autant d'approches expérimentales dont certaines débouchent sur des absolus : silence et/ou blanc. L'esthétisme est presque pourchassé dans cette quête totale de vérité : vérité d'un moment, d'un lieu, d'une rencontre... Impossible de tricher tant l'exigence est maximale. Il en va d'une espèce de morale des parcours créatifs.
À distances nous apprend sur notre temps et sur notre manière de l'appréhender. À distances s'impose au risque de choquer et ce n'est pas la moindre de ses leçons.
Olivier Faron et Rémy Fenzy