© Kôji Onaka
Carré Amelot 10 bis rue Amelot BP 309 17013 La Rochelle France
Koji Onaka est né à Fukuoka en 1960. Il commence sa carrière en free-lance, en1982. Pour cet ancien élève de Daido Moriyama, la photographie est une fin en soi et l’empreinte profonde que laisse chacune de ses images doit beaucoup à sa maîtrise du tirage. Décrivant l’apport de Daido Moriyama à son travail, Koji Onaka confia que celui-ci l’avait poussé à quitter le mode « chasseur » du photographe au profit de son sentiment « mélancolique », comme vecteur essentiel de son positionnement photographique. C’est ainsi qu’il est devenu, à l’égard du monde, plus vagabond que prédateur.
Son travail, dans une première période, est traversé par le dilemme entre «subjectivité photographique» et «objectivité du réel» qui occupe pleinement le questionnement photographique japonais au cours des années 70-80.
Il va finalement s’établir et trouver son épanouissement dans une posture teintée d’humanisme et une attention aigüe à la forme.
Koji Onaka et sa caméra ont longuement voyagé.
" Les gens me disent souvent : « Tu as de la chance , tout ce que tu dois faire, c’est aller dans des endroits que tu aimes, quand tu en as envie. Et quand tu as terminé de prendre des photos en te promenant, tu peux juste passer du temps à rester assis ... » Je suis «à cent pour cent » d’accord avec eux !
Je me demande moi-même comment je peux continuer à prendre des photographies aussi « inutiles » que les miennes... Elles ne représentent aucune scène extraordinaire, elles ne sont même pas prises dans un timing exceptionnel. Elles ne produisent aucune mystification, ou intenses impressions. Elles ne délivrent aucune réponse définitive. Elles sont, plus ou moins, des histoires ou des documents...."
Y aurait-il quelque chose de très japonais à propos d’Onaka décrivant ses photographies ? Il ne ressent pas le besoin d’avoir un projet ; il ne recherche pas « l’extraordinaire » ; il est sincère dans cette description très réductrice de son mode opératoire. Ses mots ne sont pas flatteurs au regard de ses images, bien au contraire. Mais le plein de naturel de ses photographies est une qualité qu’il est très difficile d’atteindre... Et cette description d’une incroyable inconscience, doit être considérée comme un « artist statement », l’affirmation d’une posture artistique....
Vignette et images : © Kôji Onaka