© Cyprien Clément-Delmas
Galerie Nikki-Diana Marquardt 9 place des Vosges 75004 Paris France
Doué d’une âme et d’un regard humaniste, Cyprien Clément-Delmas choisit la photographie et le cinéma pour s’exprimer et témoigner ; ainsi il suit le chemin de ses photographes admirés, Koudelka, Cartier-Bresson et Willy Ronis qu’il rencontre peu avant sa disparition. À travers l’objectif de son Leica M6 ou de sa caméra, Cyprien immortalise des instants de vie, révélant des relations sociales et politiques complexes.
Il nous livre le regard d’un artiste sur la société dans laquelle il grandit. Cyprien photographie ce qui l’entoure, le bouleverse, sollicitant la réflexion autour de sujets actuels engageants comme l’immigration, la crise identitaire, la perte de repère, dans un monde en perpétuelle mutation.
Refusant la notion de concept, Cyprien laisse parler ce qu’il a devant les yeux, ce qui vit, s’exprime face à son appareil. Il nous emmène en voyage, tel un reporter, vers des sentiers loin des clichés de vacances ; il nous entraîne plutôt à la rencontre d’une culture, d’une identité, d’une histoire. Face aux photographies de Cyprien, les mots seraient en trop. Nous retrouvons cette même puissance intemporelle de l’image dans ses films, où l’histoire laisse peu de place aux dialogues ; ce sont les déferlements d’images accompagnées d’une bande sonore qui justifient du film.
" Je conçois chaque photographie comme une pièce unique, qui, isolée, hors de tout contexte, de toute série, doit se défendre. Elle doit se justifier d’elle-même. "
L’exposition organisée et commissionnée par Rubis Mécénat aborde le thème de la rencontre. Une démarche personnelle en quête d’un sourire, d’un geste, d’humanité. C’est en fait une longue marche vers l’embrassement d’une culture et d’un pays qu’entreprend Cyprien Clément-Delmas son Leica à la main. Il nous entraîne dans les rues de Paris, la fourmillante Barcelone, le désert d’Israël, et dans l’urbanisme des Pays de l’Est. Attiré et frappé par l’univers de la Slovaquie, la Bosnie, la Serbie, Cyprien s’est rendu plusieurs fois sur place afin de photographier des moments de vie de ces villes en souffrance, révélant au fil de ses tirages une certaine poésie mélancolique.
Parallèlement, son film Luciano, co-réalisé avec Dani de la Orden, ayant eu le prix du meilleur court- métrage au Festival INEXPERTO en 2010, sera présenté lors de l’exposition. L’importance de son travail en tant que réalisateur est vitale dans la compréhension de sa démarche artistique.
Complémentaire, l’un apporte en mouvement ce que l’autre fixe à tout jamais : la puissance humaine. La photographie a une force, celle de ne pas mentir.
Lorraine Gobin
La fuite
Amsterdam, Pays-Bas, 2010 Tirage sur papier baryté, 60x90 cm, 2011
Le saut
Kotor, Montenegro, 2009 Tirage sur papier baryté, 40x60 cm, 2011
Vignette et images : © Cyprien Clément-Delmas