© Dominique Clerc
Avec l’exposition Mirages Urbains nous partons tour à tour en banlieue, dans des ports ou des friches industrielles. A la façon d’un road movie, cette succession d’images revisite et restitue cet univers dans une vision cinématographique. Des vues d’intérieurs pour commencer où il faudra surtout regarder par la fenêtre, la balade continue et s’achève au cœur même de nos villes dans un feu d’artifice et de lumière.
Dans la nouvelle série Paysages intérieurs, nous nous installons successivement dans des bars, des restaurants, des maisons, des châteaux... Peu importe car nous regardons rapidement à la fenêtre comme saisis d’une sensation d’étrangeté. Le monde du dehors ne serait-il plus qu’industriel ou urbain, aurait-il commencé à tout envahir jusqu’à nos portes ? Passant sans cesse de l’intime au territoire les images illustrent la nature d’une relation conflictuelle autant que complémentaire. Et par delà leur esthétique, nous interrogent sur la beauté parfois surprenante de notre monde.
Au cœur même de l’action, la série Cinecittas semble baigner toute chose d’une lumière surnaturelle. Comme si le photographe s’affranchissait de ses propres limites, il ne s’interdit rien pour éclairer le monde tel qu’il le voit. Ou plutôt tel qu’il aimerait le voir, plus mystérieux sans doute mais aussi plus beau et plus spectaculaire. Loin d’une tentation pictorialiste, l’auteur privilégie l’intention et le dosage dans ses effets. Ici la retouche ne se cache pas, la photo sort de son rôle et devient pleinement une image.
© Dominique Clerc
Cinecittas, 60x90cm, 2007 © Dominique Clerc
Comme la peinture en d’autres temps, c’est un véritable vent de liberté qui se lève. Autrefois garante de la réalité, la photographie d’aujourd’hui s’ouvre à tous les possibles et revendique ici sa part d’ambiguïté et de subjectivité.
Vignette : Paysages intérieurs, 120x90cm, 2011 © Dominique Clerc